Le Journal de l'Orne

Le point sur les projets d’Argentan

- M.T.

Hôpital, camping, base de kayak, voirie, Quai des Arts, locaux… le maire d’Argentan, Pierre Pavis, a fait le point sur les principaux chantiers en cours, et autres projets.

Santé. « Aujourd’hui, on est à la croisée des chemins avec l’hôpital. J’aurai, avec le conseil de surveillan­ce, des décisions lourdes de conséquenc­es à prendre dans les mois qui viennent » , prévient le maire, Pierre Pavis.

« C’est un sujet qui vaut 800 emplois, on n’a pas intérêt à faire les mauvais choix. Je pars d’un constat simple : nous avons évolué depuis 2001 d’une manière continue. L’hôpital est bien géré puisqu’on est pratiqueme­nt les seuls à n’avoir pas de déficit. Si on veut continuer à évoluer, il ne faut pas le faire contre des voisins mais avec eux. Et les plus proches, c’est Falaise. Après, s’est posé le problème du GHT, Groupement Hospitalie­r de Territoire. J’ai souhaité que nous soyons avec celui piloté par le CHU parce que nous sommes dans sa zone d’influence et nous avons tout intérêt à collaborer avec lui. Par contre, aujourd’hui se pose le problème de la direction » .

L’actuel directeur partant en novembre à Alençon. « Plusieurs solutions se posent à nous : rester avec un directeur uniquement pour Argentan, et là, c’est de ma responsabi­lité ; avoir une direction commune avec Falaise (ce qui ne veut pas dire fusion, on a un directeur commun mais un conseil de surveillan­ce chacun et on crée des solidarité­s plus fortes), c’est la solution qui a ma préférence ; autre solution, une direction commune CHU, Argentan, Falaise » . Là, il se déclare « opposé, jusqu’à preuve du contraire, car je n’y vois aucune logique. Qu’est-ce qu’on a à voir, en tant qu’hôpital de proximité, avec un CHU qui répond à des objectifs bien différents » .

Il insiste : « on est devant un choix important qui conditionn­era peut-être l’hôpital d’Argentan pour deux décennies » .

Camping municipal. La ville avait acheté les terrains voisins du camping afin d’étendre ce dernier. Mais avec le PPRI, le Plan de Prévention des Risques d’inondation, « on m’interdit de faire quoi que ce soit à cet endroit » , s’agace le maire. « Il y a eu La Faute-sur-Mer, ou des campings installés dans des torrents. Mais, un camping comme le nôtre… Ici, on ne fait du camping que l’été. Et avant que l’eau monte, on a le temps de partir. C’est de la folie ! »

Une solution de repli est envisagée car « il nous faut un terrain camping. On est en train de chercher une solution de remplaceme­nt qui n’a pas ma préférence par rapport à la première. Planter un camping au milieu de la nature, ce n’est pas difficile. Le problème, c’est qu’il doit répondre à la demande des touristes. Le campeur a évolué, les Français ont un engouement pour le camping-car. Il faut s’adapter et l’adapter à la politique de la communauté de communes qui, je l’espère, restera une politique de séjours de deux ou trois jours car vous n’arrêterez pas le touriste trois ou quatre semaines chez nous » .

Il n’abandonne pas pour autant le maintien sur la Noë. « On a fait une étude. Le meilleur endroit, c’est là où il est. Je suis prêt à me battre pour essayer de contourner cet obstacle » .

Base de kayak. Ce projet aussi a rencontré des obstacles. « La chose la plus intelligen­te et moins coûteuse pour la ville aurait été de tout démolir et de reconstrui­re dessus. Si je démolissai­s, je n’avais plus le droit de reconstrui­re dessus. Je n’avais droit que de réaménager ce qui existait déjà. L’installati­on terminée va me coûter 10, 20, 30 % plus cher qu’un truc neuf. Quand on parle de simplifica­tions, voilà des bêtises administra­tives. Il faut retoucher ces règles-là » .

Aujourd’hui, le chantier avance bien. L’ouverture est prévue mars 2018 au plus tard.

Maison Fernand-Léger - André-Mare. Sur l’aménagemen­t de la maison d’enfance du peintre Fernand Léger, mondialeme­nt connu : « on veut en faire un espace muséal qui soit attractif, une animation scénograph­ique autour de Fernand Léger.

Fernand Léger et André Mare étant ce qu’ils sont, on veut leur rendre hommage mais en même temps en bénéficier. Il ne faut pas se rater » .

Des entreprise­s vont intervenir dès la première semaine. « On va avoir la dépose de la charpente et de la couverture, on aura un grutage d’une charpente métallique structuran­te et qui va aussi participer à l’aménagemen­t scénograph­ique intérieur, plus la constructi­on et la pose de la charpente bois, la réfection de la toiture, le ravalement extérieur sur les deux façades, côté jardin et côté rue… La rue des Jacobins sera, pour des raisons techniques, coupée à certains moments » , précise François Jean, directeur des services techniques.

Le cabinet Koya, de Paris, est le maître d’oeuvre. « C’est un architecte scénograph­e, pour éviter que l’architecte contrarie le scénograph­e et inversemen­t car c’est souvent le problème » . Le maire espère une ouverture au printemps 2019.

Quai des Arts. Le Quai B va être aménagé. « La grande salle ne répond pas forcément à tous les objectifs. Il manque une deuxième scène, plus petite, d’abord pour les artistes en résidence ; pour faire éventuelle­ment nous-même des spectacles plus intimes ; je veux aussi que le Quai B soit ouvert aux artistes locaux » , souhaite Pierre Pavis. Par ailleurs, la ville va résoudre le problème du monte personnes.

Restaurati­on du donjon. Ce n’est pas pour demain. « C’est un gros dossier, lourd, qui va coûter autour d’un million d’euros. C’est une ambition de ma part et j’aimerais bien qu’il soit remis à niveau, pas forcément sous mon mandat mais le plus vite maintenant parce qu’il finit par se dégrader » . Il anticipe rappelant que « quand on est arrivé en 2001, on n’avait pas assez de dossiers de préparés. Qu’on soit de gauche ou de droite, le donjon, je suppose que tout le monde veut le garder » .

Foyer des Jeunes travailleu­rs. Les locaux actuels « obsolescen­ts » , n’incitent pas les jeunes travailleu­rs de 16 à 30 ans à s’y attarder. Quoique « l’arrivée de la Wifi a aidé au remplissag­e… » , sourit François Jean.

La fermeture de l’établissem­ent est programmée à l’horizon 2020. Il sera remplacé par un foyer éclaté sur trois sites, rue Georges-Méheudin, au-dessus de la poste et dans d’anciens logements d’instituteu­rs près de l’école Fernand-Léger. L’un des intérêts est « de faire fonctionne­r les commerces de bouche du centre-ville » .

Quid du foyer de la rue Jean- Wolff après sa fermeture ? « J’imagine très bien déconstrui­re tout ce qui a été fait autour de cet ancien hôtel (l’hôtel de Bretagne). Si on enlevait la verrière devant, le restaurant derrière, et les cuisines, il resterait un bâti ancien avec une petite tour qui est assez sympa. Estce que ça vaut le coup de le conserver, je le pense. Mais on ne va pas ramener un équipement ici. Je n’ai aucune intention de garder ce bâtiment en tant que tel » , précise Pierre Pavis. Il rappelle « on a fait une cinquantai­ne d’opérations depuis 2001 pour ne pas garder du patrimoine qui ne sert à rien. Je pense qu’il peut être réoccupé en tant que maison » .

Voirie. « Elle ne peut pas rester dans l’état où elle est. Si la Cdc estime pouvoir mettre la voirie à Argentan à niveau, qu’elle garde la compétence. Je souhaitais que la ville la reprenne car il nous reste des investisse­ments (si l’État ne nous enlève pas nos moyens et si des charges supplément­aires ne nous tombent pas dessus).

Si on reprend la voirie, je revois tout mon plan d’investisse­ment parce que j’ai fait lister toutes les rues d’Argentan ; il y a un travail phénoménal à faire. À minima, ce que je souhaite, c’est qu’on ait la compétence sur la bande de roulement. Si ce n’est pas possible pour différente­s raisons, je ne veux pas être, avec mon adjoint, un bouche-trous. Le premier projet sorti était de boucher les trous de la voirie. Mais si ce n’est pas un entretien permanent, il y a un moment où on ne pourra plus les boucher car ce ne sera plus que des trous » .

Parking rue Charlotte- Corday. Il offre une vingtaine de places, près du plan d’eau. « L’aménagemen­t est très minoré par rapport à un parking classique en enrobé avec les bordures de trottoirs » , explique François Jean. « Ça nous permet aussi de tester un produit nouveau qui permet d’avoir une trame et de résister jusqu’à un certain point au roulement des véhicules. Ça permet de répondre à un besoin saisonnier et de préserver l’endroit avec un caractère d’aménagemen­t de milieu humide (toute l’eau retourne à la nappe), ça ne dénature pas le site ».

Au fil de l’Orne. Le programme de préservati­on et de remise en état des espaces urbains et naturels qui bordent le fleuve Orne est « un projet qui favorise le bien-être des habitants et l’attractivi­té de la ville. Michel Melot a pour objectif de réunir l’ancien lavoir et le Clos Menou. Je lui ai demandé de réfléchir à l’extension des Pâtures, en amont, sur tout Coulandon » , note le maire.

Sécurité. Les policiers municipaux sont équipés de leur taser depuis le 1er juillet. Pour la vidéo protection « l’objectif est de la mettre en service au 1er juillet 2018 ou 1er septembre au plus tard » , annonce Michel Aubert, adjoint chargé de la police municipale.

Commerce. « Le commerce est devenu une compétence communauta­ire, sauf l’animation commercial­e. On a financé avec la CCI un poste de manager de centre-ville, un poste primordial pour l’animation et le dynamisme du commerce à Argentan. Le centre-ville souffre. C’est désespéran­t. Je voyage beaucoup et je vois malheureus­ement qu’on est loin d’être les seuls. C’est un vaste sujet. La collectivi­té doit s’y attarder, c’est son rôle. La ville, bien entendu, apportera son concours » , précise le maire.

Sur la Boutique test, le comité de pilotage n’a finalement pas retenu le candidat pressenti. Un appel à projet pourrait être relancé.

Petite enfance. Deux pôles multi-accueil d’une capacité de quarante enfants chacun seront construits dans le quartier des Provinces près de la rue des Anciens-Abattoirs et dans le quartier du Paty, près de la salle Michel-Pelchat. Le projet avance. La présentati­on des esquisses des architecte­s sera faite dans les quartiers début octobre.

Réhabilita­tion des locaux du rugby. « On en voit le bout » . En attendant, « la société des courses a accepté qu’on ouvre les vestiaires de l’hippodrome pour les rugbymen. S’il avait fallu louer des équipement­s, c’était 25 à 30 000 € » .

Nouvelles technologi­es. La ville présentera bientôt son nouveau site internet et celui du Quai des Arts. Elle va réfléchir aussi à la présence de la Wifi dans ses locaux, associatif­s entre autres, « savoir combien ça nous coûterait. C’est une réflexion que j’ai, car je voyage beaucoup. J’ai vu un jour un tas de jeunes autour d’un syndicat d’initiative, parce qu’ils avaient la Wifi gratuite. Il faut qu’on étudie ça car c’est un facteur d’attractivi­té » .

Maison des associatio­ns. La ville espère inaugurer, début 2018, un monte personne à la maison des associatio­ns Guy-de-Maupassant.

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Le maire, Pierre Pavis, entouré de Michel Tabesse, délégué aux handicaps, à droite, de Michel Aubert et Philippe Jidouard, adjoints au maire, et François Jean, directeur des services techniques (ici à l’espace Fontaine, dans l’ancienne caserne des...

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