Le Journal de l'Orne

Confinés à huit dans une salle de bain

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Le temps du passage d’Irma, Audrey, son mari, leurs fils de 5 et 9 ans et une famille de quatre amis se sont confinés dans la salle de bain d’une villa de l’hôtel où travaille l’Alençonnai­se. « La baie orientale avait été évacuée. On savait qu’en restant, c’était une question de vie ou de mort. On a choisi la villa la plus en hauteur, la plus éloignée de la mer. On a essayé de dormir jusqu’à 3 ou 4 h du matin (de mercredi 5 septembre) puis on s’est tous confinés dans la salle de bain que l’on avait entourée de matelas. On a entendu le vent se lever. C’était assourdiss­ant et nous avions beaucoup de pression dans les oreilles. Ça sifflait très fort car le vent passait entre les nacos, ces petits volets à rabats très solides qui permettent à l’air de passer sinon ça explose. On sentait la villa bouger tout autour. C’était très éprouvant. On nous avait prévenus qu’une accalmie se ferait sentir au moment du passage de l’oeil du cyclone. On l’a perçue et nous sommes sortis un quart d’heure pour regarder les dégâts : la baie vitrée de la villa avait explosé et nous n’avions rien entendu ! Puis on a senti les vents reprendre de plus belle mais dans l’autre sens. On s’est de nouveau confinés jusqu’à 11 h environ. Ça a été très long à vivre. D’autant que la radio ne fonctionna­it pas. On avait prévu les casques pour sortir après l’ouragan. Heureuseme­nt parce qu’il y avait des débris partout. On s’attendait à de gros dégâts mais là, il n’y avait plus rien : les toits étaient partis, les arbres tombés, ça ne circulait plus… Alors l’émotion a vraiment été très forte quand on a revu tous nos amis. On est tous vivants » .

« On ne va pas baisser les bras maintenant ! »

Elle a aussi vécu le sentiment d’isolement. « On s’est vraiment senti abandonné

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