Le Journal de l'Orne

Violence conjugale : il scarifie sa compagne

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Argentan. Le tribunal correction­nel d’Argentan a condamné un jeune homme de 21 ans à 18 mois de prison dont 9 mois avec sursis pour violences habituelle­s sur sa compagne. Lors d’une énième dispute, il avait violenté son amie et lui avait scarifié le bras avec un morceau de vaisselle cassée.

Une relation difficile

Les faits reprochés ont été commis du 1er novembre 2015 au 30 mai 2017. Le jeune père de famille avait violenté à plusieurs reprises son amie et ce, même lorsqu’elle était enceinte. Lors de cette dernière dispute, la victime avait été insultée, frappée et blessée au bras. Les violences ont entraîné une ITT de 4 jours.

Le jeune couple vivait une relation difficile depuis le début de leur relation en 2015. Séparés à plusieurs reprises, ils avaient fini par emménager ensemble en mars 2017 pour la venue de leur bébé. Au mois de mai dernier, il l’avait frappée, ils s’étaient de nouveau séparés.

Fin mai, elle l’avait appelé afin qu’il récupère ses affaires. Il était venu accompagné d’amis puis il s’était mis à boire du whisky et avait refusé de partir. Ivre, criant de plus en plus fort, il avait cassé toute la vaisselle puis il l’avait insultée et frappée. Armé d’un couteau de boucher, il avait donné des grands coups dans les murs et la table du salon lui précisant qu’elle avait de la chance que ce ne soit pas elle.

Battue alors qu’elle était enceinte

Terrifiée, elle s’était réfugiée dans la chambre de crainte qu’il s’en prenne au bébé. Il l’avait poussée sur le lit puis à l’aide d’un morceau de vaisselle cassée lui avait tailladé le bras.

Entendue lors de sa plainte, la jeune femme avait confié qu’il l’avait déjà frappée plusieurs fois. Il lui avait notamment donné des coups de genoux dans le dos alors qu’elle était enceinte de 8 mois.

« Oui je reconnais les faits mais pas les scarificat­ions. Des fois elle m’énervait, je donne des claques. Oui, j’assume », a déclaré le prévenu à l’audience. « Je suis impulsif » .

Il a précisé qu’il est hyperactif depuis tout petit, qu’il a eu un traitement et avoue tout de même que « quand je suis sous l’emprise de l’alcool ou des stupéfiant­s, je suis violent c’est pour ça que j’ai arrêté de boire » . Il ajoute même que « sous l’effet de l’alcool, je peux tuer, je le sais » .

L’avocate de la jeune femme précise que la victime demande qu’il se soigne dans l’intérêt de l’enfant. Elle a demandé 14 € de dommages et intérêts (1 € symbolique et 13 € de frais de justice).

Yves Couroux, procureur de la République, a quant à lui souligné qu’il n’est pas banal d’avoir un jeune prévenu pour des faits de violences d’habitude. Il rappelle qu’il encourt cinq ans de prison parce que l’ITT n’est pas supérieure à 8 jours sinon il risquait 10 ans.

« Sous l’effet de l’alcool, je peux tuer »

« Il banalise sa violence »

« Ce qui fait frémir c’est qu’il déclare que sous l’effet de l’alcool il peut tuer ! » . Le ministère public s’est dit inquiet. « Il banalise sa violence. Il n’a que faire des décisions de justice, il a respecté à minima son contrôle judiciaire » , at-il ajouté avant de requérir 24 mois de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve durant trois ans avec obligation de soins et de travail.

Le tribunal a finalement condamné Valentin Manson, 21 ans, à 18 mois de prison dont 9 mois avec sursis et mise à l’épreuve durant trois ans avec obligation de soins et de travail. Il devra verser 1 € symbolique de dommages et intérêts à la victime et 13 € pour les frais.

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