Mission ouvrière : une fête pour tous, dimanche, pour les 60 ans
Argentan. La Mission ouvrière a soixante ans. Dans l’Orne, sur le diocèse de Séez, la fête aura lieu à Argentan ce dimanche 24 septembre, au hall du champ de foire.
Avec comme slogan Peuple en marche, quel vent te pousse. N’y voyez aucune allusion politique, « nous avions trouvé notre slogan avant » , sourit Nicole Lecerf, Argentanaise, membre de la Mission ouvrière, responsable régionale de l’Action catholique ouvrière.
Cette journée gratuite se veut ouverte à tous, avec des animations et deux temps forts : à 11 heures, un débat intergénérationnel sur le thème porté par le slogan. « On veut donner la parole aux gens qui sont en équipe, mais aussi aux invités qui devraient être présents comme le CCFD (comité catholique contre la faim et pour le développement), le Secours catholique, la Pastorale des migrants, Emmaüs, des personnes de la société civile, engagés syndicaux, politiques, des témoignages d’anciens… » .
La Mission ouvrière. « Elle est composée de plusieurs groupes, l’ACE, l’action catholique des enfants, (avec des clubs d’enfants, jusqu’à 14-15 ans, autrefois les Fripounet, Perlin et Triolo), la JOC, (la Jeunesse ouvrière chrétienne, pour les 15-30 ans, qui, comme tout mouvement de jeunesse catholique s’autogère), l’ACO, (l’Action catholique ouvrière, pour les adultes), les prêtres ouvriers…, les religieuses apostoliques (qui vivent dans le monde) et souvent implantées dans le quartier… » , rappellent les organisateurs.
« Les mouvements qui adhèrent à la Mission ouvrière sont beaucoup plus anciens et datent de l’entre- deuxguerres » , précise Emmanuelle Lecointre, responsable communication du diocèse. Ainsi, la JOC a eu 90 ans l’an dernier, l’ACE va sur 80 ans…
« La Mission ouvrière a été créée car les cardinaux et archevêques ont eu la volonté de rejoindre les plus éloignés de l’église, créer des liens entre les mouvements, favoriser les actions communes… Il y avait aussi l’idée d’entraide entre gens d’un même milieu social, que les milieux populaires se prennent en charge, agissent ensemble. Il y a également l’action catholique agricole, celle des mouvements indépendants » .
L’action catholique. « C’est un mouvement qui va vers les autres personnes et qui a pour volonté de vivre concrètement de la bonne nouvelle de « Dieu », c’està-dire ne pas se prendre par la main, ne pas attendre que ça nous tombe tout cuit dans le bec, l’amélioration des conditions de vie, du vivre ensemble, des relations humaines » , explique Nicole Lecerf.
« L’objectif de l’ACE et de la JOC, c’est de permettre de faire l’expérience avec des copains, des copines, voir que c’est possible de peser sur des orientations… Il y a quelques années, les enfants de l’ACE d’Argentan avaient présenté leur action sur la propreté des quartiers. C’est regarder ce qui se passe à l’école, dans le quartier, la famille, comment on peut changer les choses… Après, les responsables font une proposition de relecture, c’est-à-dire qu’il y a des temps proposés pour regarder ce qui s’est vécu, les liens qui ont été tissés. On s’appuie beaucoup sur l’Évangile, avec la relecture de passages racontant la vie de Jésus où l’on voie un Jésus homme, quelqu’un d’humain et qui vivait avec une façon de faire.
C’est faire avec d’autres, et l’autre est élargi, il n’est pas seulement avec des personnes catholiques mais également avec des gens de la vie de tous les jours » .
La mission ouvrière aujourd’hui. « Elle évolue dans le sens où elle est appelée à travailler aussi avec d’autres partenaires comme la pastorale des migrants, le Secours catholique… » , remarque Jocelyne Lecerf, délégué diocésaine pour la Mission ouvrière et membre du groupe d’Argentan.
Elle cite l’exemple d’Argentan. « On est en train de travailler, avec le Secours catholique, sur une bibliothèque de rue qui aura lieu sur Vallée d’Auge chaque mercredi de 15 heures à 16 h 30, à partir du 4 octobre » . Une action d’ailleurs présentée lors du Forum des associations d’Argentan du 9 septembre.
« C’est ouvert à tous les enfants. C’est un exemple d’engagement de chrétiens dans la société. Mais il n’y a pas de proposition chrétienne dans cette initiative, pas de prosélytisme » poursuit Nicole Lecerf. « Les livres seront prêtés par la médiathèque, les parents peuvent être amenés à venir lire avec leurs enfants. Le but est de faciliter l’accès à la lecture. C’est libre, des bénévoles lisent avec les enfants, c’est juste le plaisir du livre… »
L’activité sera encadrée par une animatrice de réseaux de solidarité. « Elle verra ce que les gens ont envie de faire. Ce n’est pas un projet arrêté. Il va se construire avec d’autres personnes » .