À Argentan, la comptable falsifie les chèques de son employeur
Argentan. Fin 2015, un homme gérant entre autres une SCI et une SARL dépose plainte auprès du commissariat de police d’Argentan.
Il explique qu’il a été avisé par les services des impôts d’un impayé de 2 000 € environ. Suite à cette information, il a effectué plusieurs recherches et a découvert que plusieurs chèques ont été émis au moyen des chéquiers des sociétés et de chéquiers personnels.
L’expert-comptable découvre, quant à lui, que le virement destiné aux impôts a été effectué au bénéfice de la comptable des sociétés. Lors de la plainte, le gérant explique qu’il a convoqué cette dernière qui a reconnu les faits, qu’ils se sont mis d’accord pour un arrangement amiable et qu’ayant aucune nouvelle, il a décidé de déposer plainte.
Cette femme, maintenant âgée de 66 ans, est convoquée par les services de police. Elle se présente au commissariat avec un listing des dix-huit chèques qu’elle a falsifiés entre janvier 2013 et novembre 2015. Elle reconnaît là aussi l’intégralité des faits, les dix-huit chèques ainsi que 3 virements, le tout pour une somme totale d’approximativement 23 800 €. Ces chèques ou virements ont été faits soit à son bénéfice, soit au bénéfice de la société de son mari.
« Je me suis laissée embarquer »
Elle renouvelle ses aveux à la barre, ex- plique qu’elle a été employée en 2003 et, qu’à la longue, une relation de confiance et d’amitié s’est établie avec son employeur.
À ses dires début 2013, elle a eu des difficultés financières, elle aurait sollicité son employeur mais en vain. Elle relate également qu’à cette période elle a eu un surcroît de travail vu le développement des sociétés mais que ses demandes d’augmentation ont été refusées, dit qu’il lui en demandait de plus en plus et qu’elle aurait mieux fait de s’occuper de ses affaires plutôt que des siennes.
Elle ajoute qu’elle a mis en vente un bien qui lui permettra largement de rembourser et déclare qu’après le premier chèque ça a été l’engrenage. « Je me suis laissée embar
, dit-elle. Hugues de Phily, procureur, fait état d’une réitération des faits et requiert 9 mois d’emprisonnement avec sursis mentionnant un avertissement exemplaire.
Me Virginie Goelau, pour la défense, souligne que la prévenue a continué à travailler pour son employeur après la révélation des faits. Elle mentionne que sa cliente a tout mis en oeuvre pour payer les parties civiles et sollicite une minoration du quantum sollicité.
L’intéressée est condamnée à 6 mois d’emprisonnement avec sursis. Les intérêts civils sont renvoyés à l’audience du 27 novembre.