Le Journal de l'Orne

Les éoliennes de Fontenai enfin « branchées »

- T.R.

Enfin ! Des années et des années de prospectio­n, de terrasseme­nt, d’assemblage de constructi­on… Des milliers d’heures d’effort et des dizaines d’acteurs différents pour arriver à ce moment précis. Celui de la mise en marche de ces cinq grandes machines d’acier qui vont brasser l’air de leurs bras métallique­s géants. D’ailleurs, vous l’avez peut-être remarqué, elles tournent depuis hier !

Visibles depuis Goulet, les éoliennes de Fontenai-sur-Orne redéfiniss­ent totalement le paysage du secteur immédiat d’Argentan. Iceberg visible Et pourtant, l’aspect monumental de ces structures n’est pas grand-chose en comparaiso­n avec le travail de fourmis fourni par un distribute­ur d’électricit­é pour mener à bon port l’énergie produite.

Prenez votre portable. Pour le recharger, vous le branchez à son chargeur. Rien de plus simple. Un petit câble relie alors l’appareil à la source d’énergie (une prise, un ordinateur…). C’est exactement le même principe avec les éoliennes. Sauf que le poste source (le portable dans l’image, donc), ne se situe pas ça quelques centimètre­s, mais à plus de 7 kilomètres ! Un câble de 7 kilomètres Ainsi, un gigantesqu­e câble de 7,2 kilomètres a été déployé sous terre pour relier les éoliennes à cette sorte de générateur géant basé à Thiaux, en direction de Falaise. En effet, les câbles aériens n’étant plus les bienvenus, les chefs de chantier doivent trouver des solutions pour passer sous l’autoroute, les lignes de chemin de fer et sous l’Orne.

Et pour poser des lignes électrique­s sous des lignes de train, « C’était compliqué » . C’est à l’aide de cette litote que Vianney Lecointre, directeur départemen­tal d’Enedis, a qualifié cette opération bien spécifique. Et cela que ce soit au niveau technique ou administra­tif, c’était, en effet, compliqué. Il a d’abord fallu avoir l’autorisati­on de la SNCF, puis, creuser à pas moins de huit mètres de profondeur pour faire passer ces fameux câbles.

1 % des besoins en énergie de l’Orne

« L’Orne n’est pas un territoire propice aux éoliennes » , concède le directeur départemen­tal. La raison ? Une éolienne ne peut pas se trouver à moins de 500 mètres d’une habitation. Or, si l’Orne n’est pas le départemen­t le plus peuplé de France, la multitude de maisons parsemée çà et là sur le territoire rend la constructi­on d’éolienne difficile. Ainsi, avec les cinq nouvelles éoliennes de Fontenai-sur-Orne, l’Orne dispose… De sept éoliennes.

En tout ce parc éolien a une puissance de 10 méga watt/heure. Vulgaireme­nt, cela correspond à 1 % des besoins en énergie de l’Orne. De leur côté les rotors des éoliennes doivent tourner entre 2 000 et 3 000 heures par an. Finalement, il ne manque plus qu’un ingrédient : que le vent souffle.

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Vianney Lecointre et son équipe ont commencé les travaux d’enfouissem­ent des câbles au mois de juin dernier.

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