9 maisons dans la ferme fortifiée
À quelques kilomètres d’Argentan, à Boischampré, sur la route du Bout du Bas, se cache une ferme fortifiée typiquement Normande. Pendant deux ans, des travaux de rénovation et de conservation ont été entrepris par des artisans locaux.
Boischampré. Les propriétaires actuels, Joëlle et Jacques Carles, racontent l’histoire tumultueuse de ce lieu à travers les siècles.
La famille Carles investit le lieu en 1999. Après avoir été active jusqu’en 1980, la ferme de Saint-- Loyer- des- Champs ( Boischampré) devient alors leur maison de famille. «À l’époque, en face de nous, il y avait un acheteur qui souhaitait utiliser les lieux pour ses poutres. Il voulait débiter toutes les poutres de la ferme pour les revendre. Elles sont l’âme de ce patrimoine normand » .
Quelques mois après leur installation, la tempête du mois de décembre 1999 balaye la Normandie. Les bâtiments essuient des rafales de vent de 130 km/h. Ils résistent, mais les toitures sont endommagées.
Les plus anciens bâtiments du Clos datent du 15e siècle. « Dans la cour intérieure, la tempête a créé un tourbillon de vent. À des endroits, il y avait un mètre de tuiles sur le sol. Le toit d’un des bâtiments s’est même soulevé. On a pu le remettre en place avec des systèmes de sangles… Mais la majorité des toitures a été dénudée. On les a refaites avec un mélange de tuiles anciennes et actuelles pour conserver le charme » explique Jacques.
Un lieu habité depuis l’Âge du Fer
À l’épreuve de la météo et du temps, l’histoire du Clos de Tercey remonte à l’Âge du Fer. Jacques, détenteur d’une licence d’archéologie, précise : « Lorsque nous avons creusé un petit étang derrière la ferme, nous avons retrouvé des tessons qui semblent appartenir à une villa romaine. Ainsi que d’autres vestiges provenant de l’Âge du fer » .
La Normandie a une histoire On s’est retrouvé à deux dans cette immense ferme. Parfois, avec ma femme, on s’appelait sur nos téléphones pour savoir où l’autre était.
C’est à ce moment que l’on a décidé d’entamer des travaux de restauration. Joëlle étant artiste peinte et architecte, elle s’est épanouie à imaginer les espaces. L’objectif de ces travaux est la sauvegarde d’un patrimoine normand » .
Neuf habitations ont été créées entre les murs fortifiés. L’espace intérieur a été repensé et redessiné à la façon des jardins anglais. « C’est très paisible et très arboré. L’ambiance est un mélange entre un cloître et un jardin de hameau anglais » .
À l’époque de fonctionnement de la ferme, une dizaine de personnes pouvait cohabiter.