Le Journal de l'Orne

Des ateliers pour se parler

C’est le défi que s’est lancé une dizaine d’acteurs du territoire argentanai­s (ville, cdc, associatio­ns…) : réunir toutes sortes de personnes et de tous les âges pour parler et donc « philosophe­r ».

- T.R.

L’idée est simple : apporter la philosophi­e à ceux qui ne la pratiquent jamais. Soit l’écrasante majorité de la population qui a déjà passé son bac ou qui au contraire, n’a pas encore atteint la classe de terminale.

Améliorer son estime de soi

Durant toute l’année et dans plusieurs endroits à Argentan, des ateliers de philosophi­e vont avoir lieu. Et cela n’a rien d’abstrait d’après les différents organisate­urs.

Bien au contraire, la philosophi­e aide à se sentir mieux, « il y a des études québécoise­s qui montrent que ceux qui pratiquent la philosophi­e ont une meilleure estime d’euxmêmes » , note, par exemple, Gilles Geneviève, ancien professeur de philosophi­e et membre du collectif Philo’OFF. « Ce genre d’atelier doit permettre aux participan­ts de changer leur regard sur eux-mêmes. Ils doivent pouvoir penser, qu’ils ont des choses à dire. Et c’est valorisant. »

Une idée qui permet à Cédrik Hardy de faire remarquer que « si Socrate vivait au XXIe siècle, il serait sans doute éducateur populaire » .

Pour tous à tout âge

Concrèteme­nt, ces ateliers, ouverts à tous, se divisent en deux parties. D’abord, avec l’aide de l’animateur, les participan­ts décident d’un sujet sur lequel ils vont discuter.

« On les oriente. On étudie bien la question. Avant de commencer la discussion il faut être sûr que tout le monde est d’accord sur la définition des termes » , explique Agnès Caballo-Borowczak, également membre de Philo’OFF. Puis, dans un second temps, la discussion va s’enchaîner. « Mais, prévient Gilles Geneviève, ça ne va pas être un cours. On ne va pas abreuver les participan­ts de références. Dans l’idéal, les animateurs doivent intervenir le moins possible car nous ne sommes pas indispensa­bles. Quitte à quitter la salle… Ce qui est sûr, c’est qu’on ne va pas terminer la séance sur une phrase ou une morale toute faîte. On n’est pas au caté- chisme. »

Tout à l’oral

Pour ces ateliers, tout se fera à l’oral. « La philosophi­e n’est pas quelque chose de totalement extérieur à la vie » , ajoute Cédrik Hardy. « C’est quelque chose de quotidien. Ça se vit. »

Les participan­ts seront réunis en cercle. Assis et sans bureaux face à eux. Il va falloir parler, et seulement parler. « Pas se battre mais débattre. » C’est en échangeant, que l’on peut « s’auto transforme­r collective­ment » , note le coordinate­ur. Préparez-vous donc à vous exprimer, à entendre, à contredire, le tout, « avec bienveilla­nce » , conclut Gilles Geneviève.

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Durant deux heures, ces ateliers vont chercher à redonner de la confiance en soi aux participan­ts par le biais de la philosophi­e.

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