Le Journal de la Maison

Un charme fou

JOLI DIALOGUE ENTRE RÉTRO ET VINTAGE. AU COEUR DE BARCELONE, UNE MAISON DES ANNÉES 20 RENAÎT, SANS RIEN PERDRE DE LA FANTAISIE CATALANE.

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La façade décrépie de cette vieille bâtisse n'avait rien de très engageant avec ses dix-sept fenêtres sur deux étages. Carlos et Antoine sillonnaie­nt depuis deux ans les rues de Barcelone pour trouver l'appartemen­t de leur rêve. Ils n’attendaien­t pas grand-chose de cette énième visite. Lorsqu'ils découvrent le lieu, sa splendeur d'antan a disparu. Son état est même lamentable. Mais avec ses huit mètres de hauteur, ses sept chambres, sa vieille baignoire en fonte et ses deux terrasses, les deux hommes tombent sous le charme et se mettent à rêver d'une vie… en grand.

Place des grands hommes

Pendant plus d’un an, et avec l'aide de l’architecte Alejo Sanchez Vilariño, ils rénovent la maison en conjuguant passé et présent avec subtilité. Afin de redonner un coup d’éclat à l’ensemble, Carlos et Antoine commencent par peindre tous les murs et plafonds en blanc. Les poutres, vieilles briques et fenêtres d’origine ont été conservées et s’illuminent immédiatem­ent. Du haut de leur 1,90 mètre, les deux hommes profitent de leur installati­on pour passer enfin au niveau supérieur. « Pendant des années, j’ai dû me plier devant des lavabos, des éviers, des miroirs et des portes qui n’étaient jamais à ma taille. Cette fois, je veux que tout soit à ma hauteur ! » précise Carlos. Du sur mesure. Dans la cuisine, toutes les fonctionna­lités se réunissent le long du mur. Deux vieux meubles à tiroirs, achetés aux puces d’Els Encants, encadrent les autres éléments et l’électromén­ager, délimités entre eux par des murets en pierre. Le menuisier Ruben Viñuales a pour mission de coiffer le tout d’un plan de travail en hêtre, 15 cm plus haut que dans une cuisine standard. Dans la pièce à l’esprit brocante, les luminaires sont la touche design qui dynamise avec délicatess­e le mobilier traditionn­el. Carlos et Antoine, amenés à travailler souvent chez eux, s’aménagent un espace lumineux, agréable et confortabl­e, avec vue sur une des terrasses. Le mobilier blanc se fond dans le mur, qu’un papier peint de la maison hollandais­e Eijffinger, reçu en cadeau, poétise de son motif végétal. Plus hauts et peu profonds, les bureaux sont réalisés dans les dimensions atypiques voulues par les propriétai­res. Objets et souvenirs s’inspirent des seventies pour mettre en scène un univers ludique et chaleureux dans lequel ils se sentent bien pour trouver l’inspiratio­n. Carlos et Antoine maîtrisent l’art de mélanger les styles tout en respectant l’existant. Des années 20 à nos jours, ils balayent toutes les époques. Les pièces d’origine cohabitent avec du mobilier vintage et contempora­in dans une douce harmonie. Ainsi, les mosaïques hydrauliqu­es partagent le sol avec un beau parquet en chêne. Les vieilles briques apparentes avec leurs inégalités et leurs cicatrices donnent une touche citadine à la cuisine et au salon. La restaurati­on de l’ancienne baignoire, qui a occupé Carlos pendant plusieurs week-ends, fait adopter le look rétro à la salle de bains. Partout, le blanc capture la lumière qui jaillit des nombreuses fenêtres. Dans cette maison entièremen­t rénovée, les propriétai­res ont réussi à donner à chaque pièce son identité sans jamais brusquer l’aura du passé. Du grand… art !

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d’un papier peint anglais. Ici, le orange se fait rétro et le gris pop. Tableau, de Miquel Lacasta
Codorniu. Lampe, Artecnica.
Prendre de la hauteur pour admirer le jeu graphique d’un sol en mosaïque hydrauliqu­e et d’un papier peint anglais. Ici, le orange se fait rétro et le gris pop. Tableau, de Miquel Lacasta Codorniu. Lampe, Artecnica.

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