Le Journal du Pays Yonnais

Il est temps de trouver une solution

- Pauline Noiseau

La loi Asile votée en juillet 2015 prévoit de nouvelles dispositio­ns quant au statut et à la gestion des migrants. Le réseau Welcome-Vendée et l’associatio­n La Cimade alertent sur les conséquenc­es de cette loi.

La Roche. « Ce sont des hommes en danger mortel qu’il faut secourir, parce que ce sont des hommes… ». Ainsi parlait Jean-Paul Sartre, en 1979, sur les migrants vietnamien­s. Des paroles toujours d’actualité : « Nous avons découvert un univers terrible et surprenant », raconte Nicolas Pichon, un bénévole de Welcome-Vendée.

Crée en octobre 2015, ce réseau citoyen s’est donné comme mission première de trouver des hébergemen­ts d’urgence pour les migrants arrivés en Vendée, en attendant une place dans les centres d’accueil. Mais la situation a basulé. On est passé de l’urgence au durable.

La nouvelle loi Asile a modifié la prise en charge sociale des demandeurs d’asile en donnant tous les pouvoirs décisionne­ls à un office public : l’Office français de l’immigratio­n et de l’intégratio­n (OFII) dépendant de l’Etat. La situation nationale se répercute dans l’ensemble des régions et des départemen­ts, notamment en Vendée. Un exemple : des familles se retrouvent à la rue car la délivrance de titres de séjour extrêmemen­t courts ne leur permettent pas d’accéder à des logements sociaux, malgré un travail ou des études.

La mairie ferait la sourde oreille

« Nous existons parce que cela n’existe pas à côté », affirme l’un des bénévole de Welcome Vendée, excédé. Les demandes d’hébergemen­ts d’urgence augmentent et l’offre stagne. La réponse de la mairie face à la situation? « Silence, puis on nous envoie les situations », répond Jacques Barreteau, un retraité engagé. Près de 14 personnes hébergées dans le réseau devraient être prises en charge par l’Etat compte tenu de leurs droits de demandeurs d’asile. Des situations qui ne devraient pas relever du réseau Welcome-Vendée. Pour ces Vendéens, « l’Etat se dépossède de ses devoirs ».

Une colère partagée par La Cimade, une associatio­n qui vient en aide aux immigrés : « Il faut rouler avec l’énergie de ces gens, pas contre. La situation est de plus en plus grave ».

La sonnette d’alarme est déclenchée, reste à savoir qui va l’éteindre.

Newspapers in French

Newspapers from France