Oh la vache, voilà un matébamophile !
Le Yonnais André Craipeau a une passion : les vaches !
Pour accompagner l’évolution de la traite des vaches, l’Etablissement départemental de l’élevage et la Chambre d’agriculture ont créé en 1961 un service traite qui avait pour objectif de vulgariser la traite mécanique, mais aussi de conseiller les utilisateurs dans le choix et l’utilisation des machines à traire. Un jeune conseiller avait alors été embauché à ce poste, André Craipeau. Aujourd’hui, à 82 ans, il sillonne le pays avec son matériel et son savoir pour partager sa passion pour les vaches et pour tout ce qui tourne autour de la traite. L’histoire de sa vie !
« Au début de ma carrière, je suis allé me former à Canappeville, dans l’Eure, à l’école des missionnaires des campagnes qui avaient alors une solide réputation dans le domaine de l’élevage bovin et porcin. J’ai ensuite travaillé dans la Somme sur la qualité du lait. Et j’ai mis sur pied des journées de démonstrations et des tournées de contrôle des machines. Puis, de retour en Vendée, les séances d’informations ont été aussi mises en place avec, le matin, la découverte de la physiologie de la vache et l’aprèsmidi, l’initiation aux techniques de traite mécanique, à l’entretien et aux réglages des machines ». Sur les foires, il n’est pas toujours bien accueilli, l’évolution ne plaisant pas à tout le monde. Les contestataires lui ont envoyé des cailloux, des tomates… Mais malgré les craintes de certains, la traite mécanique fera inexorablement son avancée.
« Au final, j’ai passé ma vie entre l’étable et la laiterie. Petit à petit, j’ai récupéré et collectionné des objets que j’ai entreposés dans mon garage, soigneusement étiquetés après les avoir nettoyés et dégrippés ». Aujourd’hui encore, les écrémeuses, les moules à beurre et les barattes ressortent des étagères lors des expositions où Alain se fait un devoir d’expliquer à ceux qui veulent l’apprendre toute la chronologie de la mécanisation de la traite laitière en Vendée (1947), en France (1903) et dans le monde (1851).
Pour Alain, matébamophile, « une collection, ce n’est pas seulement pour rassembler des objets, mais c’est aussi pour chercher à comprendre l’Histoire et rendre hommage au savoir-faire des anciens. Je n’achète rien, ne vends rien, je ne fais que récupérer ce qu’on veut bien me laisser ». Conserver ce patrimoine permet de faire connaître aux jeunes générations ce qu’était la vie avant ! Mais qui va prendre la relève quand Alain ne sera plus là ? La question est posée…