Le Journal du Pays Yonnais

Une place Nap’ à 400 000 €/an

- Nicolas Pipelier

En l’espace de deux ans, la place Napoléon et ses animaux sont devenus l’attraction phare de La Roche-sur-Yon. Un succès touristiqu­e et économique, qui coûte, tout de même, 400 000 € par an, à la Ville.

La nouvelle place Nap’est un succès. Depuis son ouverture en 2014, le joyau de l’ère Regnault cumule les bons points.

En l’espace d’un an, les manipulati­ons d’animaux mécaniques ont été multipliée­s par trois (120 000 à l’été 2016 contre 40 000 en 2015). De quoi propulser, le bestiaire napoléonie­n dans le top 5 des sites vendéens, et valoir à l’Empereur, les honneurs du Guide vert qui lui a décerné sa première étoile.

Des lauriers qui attisent la curiosité des promeneurs, toujours plus nombreux à venir découvrir le chef-d’oeuvre de l’urbaniste Alexandre Chemetoff. Et ce pour le plus grand bonheur des restaurate­urs, 18 B en tête, qui à l’image de Simone et Simone, le Sale gosse ou le Pas sage… profitent pleinement de l’effet place Nap’.

8 000 heures de travail

Mais tout cela a un coût. Notamment pour la ville qui règle, chaque année, la note de l’accueil, l’entretien et la maintenanc­e de l’espace public. Une ardoise qui s’élève à 400 000 € par an. Avec le gros des dépenses, 219 550 €, concentré sur l’entretien des trois hectares de la place. Le vaste espace composé de six bassins, bordés de plantes, d’arbres et de 4 000 m2 de pelouses, mobilise près de cinq personnes à temps plein. Soit 8 000 heures de travail par an, réalisées en régie par Nature en ville et Propreté urbaine. De même, le zoo mécanique, qui génère le gros du trafic, a un coût : 180 450 € par an (maintenanc­e et accueil).

Petites bêtes à 2,8 millions

Les neuf animaux (2,8 millions à l’achat), fait de métal et de bois, qui passent en permanence de l’air à l’eau, demandent un entretien pointu. Notamment de la part des trois soigneurss­caphandrie­rs, en permanence, au chevet des mastodonte­s animés à l’énergie pneumatiqu­e, électrique, hydrauliqu­e et mécanique. « Tous les animaux sont des prototypes qui sortent des ateliers nantais de la Compagnie La Machine, précise Nicolas Baudu, le vétérinair­e en chef. Comme ils sont tout le temps en mouvement, ils s’usent ». Aussi, après seulement quelques années à patauger, la question de leur renouvelle­ment se pose déjà.

D’autres chantiers

Un sujet qui ne semble pas prioritair­e pour le maire, Luc Bouard : « Ils sont là pour encore de nombreuses années. Aujourd’hui, ça coûte trop cher de les changer. Les aménagemen­ts se feront à la marge. »

Lui préfère se concentrer sur d’autres chantiers. Et s’inscrire dans l’héritage bâtisseur de ses prédécesse­urs : « La place Napoléon ne se suffit pas à elle-même. Notre mission ne sera pas complète tant qu’on n’aura pas réussi à créer les conditions d’accueil autour de la place, avec Piobetta, les Halles, les commerces… C’est cela qui permettra de garder plus d’une heure les visiteurs dans le centre. »

Reste à savoir, maintenant, si un tel investisse­ment vaut le coup pour La Roche.

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La place Napoléon coûte 400 000 € par an à la Ville.

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