Policiers et jeunes face à face place Nap’

La Roche-sur-Yon. « Les caméras de la place Napoléon ne filment que les animaux, pas ce qui se passe ailleurs ». Les vidéos, la présidente du tribunal, Nina Smideren, les a demandées. Elles ne lui auront pas donné les réponses attendues. C’est donc un dossier « avec deux versions », qui revient devant la cour, jeudi 29 septembre. « Sept témoignages de policiers assermentés qui disent tous la même chose », argue le procureur, Yannick Le Goater. Et, de l’autre côté de la barre, celui de Mehdi (1).

Mercredi 27 janvier dernier, si les policiers stoppent la voiture de Mehdi, rue Foch, c’est qu’ils ont reconnu l’un des passagers, Denis (1). « Il voulait le contrôler », raconte le prévenu. Denis descend du véhicule, coopère. « Là, l’un des policiers lui a mis une claque derrière la tête, puis une clé de bras », poursuit le Yonnais de 23 ans. La tension monte. Amis et policiers se font face. Les renforts débarquent. « Les choses se sont rapidement envenimées », insiste Maître Claire Brandet, avocate des policiers.

Des forces de l’ordre contraintes d’appuyer sur les gazeuses. « Je ne voyais plus rien », poursuit Mehdi. « Si j’ai mis des coups, c’est pour me débattre ». Dans la bagarre, un des policiers aura le doigt cassé. Un coup de bâton télescopique fracturera le cubitus de Mehdi. « J’ai aussi pris un coup sur la tête », occasionnant sept points de suture.

Le ministère public requiert une peine « sévère » : « C’est une bande de voyous qui a voulu empêcher des fonctionnaires de faire leur travail ». Neuf mois d’emprisonnement avec sursis sont demandés à l’encontre du prévenu au casier vierge. C’est la relaxe que plaide Maître Esther Bouchaud-Berthelot, conseil de Mehdi, « tant il y a de confusions. Les gazeuses et flash-balls ont été sortis rapidement. La situation est loin d’être claire ». Le tribunal prendra d’ailleurs le temps de la réflexion. Le jugement sera rendu le 13 octobre.