Elle décoiffe le cancer

Sous les doigts de Sophie Ducarme, naissent des coiffes pour chimio. Rencontre avec la créatrice yonnaise.

Ce n’est pas un hasard. « Moi aussi, je suis passée par là ». La maladie a croisé la route de Sophie Ducarme. Elle sait les cheveux qui tombent. La tête qui change. « Le fait de se sentir moche ». Elle a gagné la bataille et a pris d’autres armes. Ses outils de couturière. « Ma formation initiale ». Sous ses doigts, sont nées des coiffes. « C’est une amie qui m’a mis l’idée en tête. Elle m’a dit : tu devrais faire des petits bonnets chimio. Ça rendrait service ».

Au printemps, la Yonnaise s’est installée devant sa machine. « Je voulais fabriquer quelque chose qui rassure », souffle-telle. « On a toujours peur du coup de la perruque qui s’envole ». Elle a glissé un élastique, côté nuque. Elargi ses modèles. Intégré des liens. « Je travaille avec des professionnels de santé, une socio-esthéticienne notamment. Ils me remontent des infos ».

Surtout, Sophie écoute celles qui frappent à sa porte. « Je reçois à mon domicile. La personne peut ainsi voir tous les modèles. Mais je peux aussi partir de la demande ». Elle étale ses coiffes. Les caresse de ses doigts.

« Souvent, les gens choisissent par dépit. Quand on part à la recherche d’un modèle, soit le prix nous arrête, soit c’est « le modèle la Bourgadine.

10 €, c’est ce qu’elle déboursera, dimanche. Parce que Sophie est une Joséphine. « Je vais faire la marche. J’aime cette réponse des femmes qui montrent qu’elles se sentent toutes concernées ». Parce qu’il n’y a pas de hasard…