Des livres made in Le Poiré

L’éditeur est du Poiré, l’imprimeur aussi. Comme les précédents, le 28e livre des Editions Les Chantuseries est sorti de l’imprimerie Jauffrit. Bertrand Illegems, Viviane et Jacky Martineau racontent leurs bouquins made in Le Poiré.

« On a mis ta loco ». Viviane Martineau taquine Bertrand Illegems. Sur la page de couverture du dernier livre des Chantuseries, un clin d’oeil. La « marque » Chantuseries Express s’est invitée sur le monstre du rail. Cette « une », comme les précédentes, c’est l’histoire d’un échange. Un énième épisode de complicité entre éditeur et imprimeur. « La couverture, c’est un moment spécial », murmure le premier. « Je m’assieds à côté de Fabien ou Virginie, les graphistes… » L’idée rejoint la création. « C’est vraiment un travail de concert ».

« Un confort incroyable »

Ce lien entre la maison d’édition genôte et l’imprimerie Jauffrit s’écrit depuis sept ans. Une anecdote gonfle les premières lignes. « La première fois que j’ai poussé la porte de l’imprimerie - elle était encore boulevard des Deux Moulins à l’époque - c’était pour y faire notre traditionnelle carte de voeux familiale », expose Bertrand. Déguisés, les Illegems ancrent leurs années sur les machines de Joseph Jauffrit. Quand Viviane et Jacky Martineau rachètent, le rendez-vous continue. Et lorsque Bertrand Illegems se lance dans l’édition, « l’évidence » le guide vers la bonne adresse. « Pour moi, c’est un confort incroyable », sourit l’ancien journaliste. Pour les imprimeurs, « une belle aventure, ces livres made in Le Poiré ».

Des « bouquins » choyés. « Viviane m’a appris ce qu’était une belle page », souffle Bertrand. Ce chapitre qui commence toujours à droite. Bertrand chasse les lignes creuses. Le couple Martineau veille sur le cahier cousu. « Ce qui rend le livre indestructible ». Comme leur confiance mutuelle. « Bertrand sait qu’il peut passer quand il veut », réplique la patronne. Il vient, toujours, pour la sortie d’un livre. « Avec l’auteur, les salariés de l’imprimerie… On fait une photo, on boit un coup ». Des « bonus » que tous chérissent. Qui repoussent les concurrents. « Je suis régulièrement sollicité par des imprimeurs, en France, en Espagne, en Pologne aussi », note Bertrand Illegems. « Mais quand je leur dis que mon imprimeur est à 800 mètres de chez moi… »