Cinq réfugiés à la recherche d’un emploi
L’Ame du bois est un centre de formation basé au Poirésur-Vie. Animée par Philippe Durand, l’association fait cette année « le pari de former cinq jeunes réfugiés d’Irak, Afrique et Géorgie, les accompagner comme il se doit sans aucune rémunération ». Cela par le biais d’un financement participatif ouvert à tous à partir du 13 janvier prochain sur la plateforme Ulule. Il faut en effet 166 100 € pour insérer les cinq réfugiés dans la société. L’équivalent d’une maison, comme en construit chaque année depuis 29 ans l’association.
Ces cinq jeunes d’une vingtaine d’années sont présents en France depuis un à deux mois. L’an passé, l’association avait déjà réussi à intégrer deux réfugiés. Cette fois, elle voit beaucoup plus grand avec des étrangers peu habiles dans la langue de Molière. « L’essentiel de l’apprentissage n’est pas dans la langue, mais dans la technique », tranche Philippe Durand. Des cours du soir de français seront néanmoins obligatoires. Les cinq sont déjà engagés dans un tronc commun de formation qui ira jusqu’à fin février. 580 heures pour comprendre les métiers du bois.
En immersion
Deux possibilités s’offriront ensuite à eux. « Nous déciderons s’ils sont prêts à continuer en alternance salariée pour une formation qui se terminera en juin 2018 ». C’est l’option 1, la plus rapide. En cas de lacunes dans le tronc commun, le jeune restera en immersion ici et en entreprise de juillet 2017 à juin 2019. Dans tous les cas, « je m’engage à proposer aux jeunes un maximum de stages pour se faire repérer », prévient Philippe Durand.
L’idée étant de les lancer dans le monde du travail avec un gros bagage. « Les fondamentaux : 50 % du CAP construction bois, 50 % du CAP menuisier installateur ». Pour leur laisser ensuite un choix après avoir essayé les machines, le travail manuel, le portatif, la technologie et le dessin.
Parmi les cinq, l’un vient de recevoir ses papiers le 17 novembre. Les autres sont en phase de régularisation. L’insertion par le travail serait forcément un atout. « Le bâtiment repart bien », constate Philippe Durand, confiant.