« On n’est pas du pays. Et c’est un gros handicap ici »
Depuis leur arrivée à Nesmy en 2012, le couple Mallaboeuf n’a connu que des déboires. Aujourd’hui, ils souhaitent vendre. Mais là encore, ça se complique.
Une maison de bourg, à la façade claire et au toit plat, en plein coeur de Nesmy. L’idéal pour couler une retraite paisible. C’est du moins ce que pensait le couple Mallaboeuf, le 14 décembre 2012, en signant chez le notaire pour l’achat d’une bâtisse de 65 m2. « 105 000 €, frais de notaire inclus », précise le couple.
Sauf que le rêve a viré au cauchemar en l’espace de quatre ans. « On n’est pas du pays. Et c’est un gros handicap ici », assurent les Mallaboeuf qui ont passé 27 ans passés en région parisienne, avant de s’établir en Vendée. Un département qu’ils connaissaient bien pour y avoir passé la majeure partie de leurs vacances.
La pente du toit
Mais l’acclimatation a été rude. Les relations avec le voisinage se seraient rapidement détériorées, tout comme avec la municipalité. A tel point qu’une main courante et une plainte ont été déposées à la brigade de La Roche-sur-Yon. « On n’est pourtant pas des procéduriers. On a fait toute notre carrière en région parisienne et on n’a pas eu un seul problème avant d’arriver ici », se défend le couple.
Aussi, voyant le climat s’assombrir, les Néo-Némysiens se sont finalement résolus à vendre « pour partir dans le Sud. » Mais là encore, le plan ne s’est pas déroulé comme prévu.
« Alors que nous avions trouvé un acquéreur à Aubigny, le notaire nous a demandé une attestation de noncontestation d’achèvement des travaux ». En cause : « La pente du toit qui ne serait pas réglementaire. » Une pente qui doit se situer entre 25 à 37 % selon le Conseil d’architecture et d’urbanisme de l’environnement 85 (CAUE), et 33 % selon les fabricants d’ardoises. « Et sans ce document délivré par la maire, pas de vente, nous a dit le notaire. »
Déclaration contre déclaration
De quoi déstabiliser le couple qui pensait pourtant avoir acheté une maison parfaitement aux normes. Certes, il savait que l’ancien propriétaire avait surélevé l’ancienne maison de plain-pied d’un étage. Mais le document de « déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux », signé le 5 février 2011 et tamponné par la mairie, semblait écarter tout problème. D’où leur surprise aujourd’hui.
Du côté de la mairie, Gérard Rivoisy, le maire, affirme se caler sur les textes. « Sur le permis de construire de 2011, la pente du toit n’était pas mentionnée. J’ai suivi l’avis de la DDTM qui était favorable. » Et le premier magistrat de poursuivre : « Ensuite, ils nous ont fait part d’un problème avec le toit avec des remontées d’eau dans la toiture. On a été alertés et on leur a conseillé de faire des travaux. Point. »
Le sésame
Une explication que les propriétaires ont du mal à comprendre. « En 2011, le maire avait trois ou cinq mois pour contrôler la conformité des travaux. Il ne l’a pas fait. Ce qui veut dire qu’il n’y avait pas de soucis. Et aujourd’hui, il y aurait un problème avec la pente du toit alors qu’on n’a pas fait de travaux ? », s’interrogent les époux Mallaboeuf. Après avoir envoyé une missive à la mairie et à la préfecture pour obtenir le fameux sésame, « l’attestation de non-contestation d’achèvement des travaux », ils espèrent enfin vendre et quitter la commune. Reste à savoir si le maire apposera son cachet.