Le Journal du Pays Yonnais

Police municipale armée : la réflexion évolue

- S.H.

Toujours dans le registre sécurité, depuis mardi 8 novembre, Les Sablesd’Olonne est la première ville du départemen­t à avoir décidé d’armer sa police municipale. Qu’en est-il pour La Roche, Aizenay et Le Poiré ?

Il avait d’abord dit non. Mardi 8 novembre, Didier Gallot, maire des Sables-d’Olonne, et sa majorité ont voté en faveur de l’armement de leur police municipale. Les neuf agents seront bientôt équipés de tasers et de revolvers 9 mm semi-automatiqu­es. Un revirement que le premier magistrat sablais explique par la conjonctur­e. « Depuis les attentats de Paris et de Nice, les choses ont changé et il nous faut nous adapter à ce nouveau contexte », a déclaré le maire sablais.

Hésitation au Poiré

Il y a un an, nombreux étaient les maires vendéens à juger excessif d’armer leur police municipale. Mais avec l’état d’urgence et suite au changement de cap du maire sablais, l’opinion de nos élus à La Roche, à Aizenay, et au Poiré a-t-elle évolué ?

Bernard Perrin, maire d’Aizenay, n’a pas changé son fusil d’épaule. « Notre police municipale est une police de proximité, axée sur la prévention et la médiation », rappelle-t-il. Si le contexte d’état d’urgence pousse « à plus de vigilance », pas question pour autant de les encombrer avec une arme. « Ils sont aujourd’hui dotés de gilets pare-balles, mais les armer n’est pas du tout à l’ordre du jour ». Bernard Perrin estime que la situation des Sables-d’Olonne, « ville côtière », n’est pas celle d’Aizenay.

Autre commune équipée d’une police municipale sur la zone, Le Poiré-sur-Vie. Là-bas aussi, la réflexion a évolué. « C’est une possibilit­é qui a été évoquée en réunion de bureau », indique la municipali­té. « Aujourd’hui, nous sommes en réflexion, mais aucune décision n’a été prise ».

Un chien à la place d’une arme à La Roche

A La Roche-sur-Yon, le maire Luc Bouard a tranché pour une police munipcale renforcée en humain, et avec un armement sans « armes létales ». Bâtons de défense, gilets pare-balles, bombes lacrymo, radio composent leur tenue. « Nous avons aussi fait la demande pour deux pistolets à impulsion électrique, qui est en cours », précise Pierre Lefebvre, adjoint à la sécurité. Pour rappel, Luc Bouard souhaite que sa police passe à 20 agents d’ici 2020. « Ils sont 15 actuelleme­nt, 16 en janvier, dont quatre femmes », détaille l’adjoint. Si le maire ne souhaite pas armer sa police d’armes lourdes, « il ne ferme pas non plus la porte, souligne Pierre Lefebvre. La plupart des derniers agents arrivés étaient dans des polices municipale­s armées. Ils sont donc demandeurs ». Luc Bouard hésite, car ce qu’il souhaite avant tout, c’est une police de proximité, réactive et en contact avec la population. Il a donc choisi, dans un premier temps, de créer deux brigades spéciales. Une, cynophile, avec deux chiens, Jaguar et Lothar, actuelleme­nt en formation avec leurs maîtres, assurera des missions de contrôle de personnes, de maintien de l’ordre et de soutien lors des interventi­ons. « Elle sera opérationn­elle au 2 janvier », confie l’adjoint. L’autre brigade circulera en VTT « pour plus de réactivité et de mobilité »

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