« Papa me tape… »
Un Yonnais de 27 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel, jeudi 24 novembre, pour avoir frappé son épouse et son fils.
La Roche-sur-Yon. « Papa casse la télé. Papa me tape. Papa tape maman. Maman pleure ». Ce témoignage, c’est celui de Noah (1), 4 ans et demi. Un petit garçon qui a du mal avec l’autorité. Qui s’automutile quand on le réprimande. C’est son comportement qui a alerté son école. Comme ça que l’enquête de l’aide sociale à l’enfance a commencé…
Quand Nadège (1), la maman, est entendue, elle raconte son calvaire à elle. « Tirée par les cheveux, étranglée, giflée, victime de coups de poing, de pied », énumère le tribunal. Des coups qui pleuvent depuis 2012.
L’enfant va 7 fois aux urgences
main gauche, « parce qu’il voulait ramasser des morceaux de verre ». Le traumatisme crânien, « j’ai ouvert la porte de la voiture, je ne l’ai pas vu ». Mais face à la fracture du fémur, il reste sans voix.
Cette violence, Corentin dit l’avoir en lui. « Je n’ai jamais contrôlé ma force », admet-il à la barre. Mais, face au magistrat, c’est son histoire qu’il parvient à conter entre deux sanglots. « Ça a commencé en 6e, on m’insultait, on m’urinait dessus, on déchirait mes vêtements, on me frappait ». Au travail, plus tard, c’est le dénigrement de ses collègues qui « l’abîme ». Le pousse à huit tentatives de suicide en trois ans.
« Son passé doit lui faire comprendre qu’on ne sort pas indemne des violences », clame l’avocate de Nadège et Noah, qui demande le retrait de l’autorité parentale, une interdiction d’entrer en contact et 1 500 € pour chacune des victimes.
Le vice-procureur, Olivier Dubief, requiert 18 mois de prison, assortis d’un sursis mise à l’épreuve de 2 ans, d’une obligation de soins, avec interdiction de contact et de paraître au domicile de la victime, ainsi que le retrait total de l’autorité parentale. Un dernier point sur lequel insiste l’avocate de la défense : « Il faut que monsieur garde une raison de vivre ». Le tribunal rendra son jugement ce jeudi 1er décembre.