Le Journal du Pays Yonnais

« Je suis un drogué »

- (1) Prénom d’emprunt. M.H.

Chaillé-sous-les-Ormeaux. « Plutôt que de m’envoyer en prison, trouvezmoi un centre d’addictolog­ie ». Les stupéfiant­s font partie de la vie de David (1) depuis qu’il a 16 ans. A 25 ans, il comparaît une nouvelle fois devant le tribunal à cause de cette addiction. « Son casier ne contient que des mentions en lien avec les stupéfiant­s », constate Olivier Dubief, le vice-procureur. Trafic, conduite en ayant fait usage de stup’…

Le 5 mars dernier, c’est au volant de sa voiture que David s’est fait arrêter, à Chaillé. « Vous présentiez un état anormal d’anxiété et d’excitation », rappelle le président du tribunal, Nicolas Pautrat. « Vous avez avoué avoir consommé du cannabis quelques jours auparavant ». A la barre, David ne se cache pas plus. « Oui, je suis retombé dedans à ce moment-là ».

« Mon corps est accro »

Aujourd’hui, il promet « ne fumer que le soir pour dormir ». Avoir trouvé des jalons dans sa vie. « J’ai retrouvé ma femme et je veux voir grandir mon fils ». Mais il sait aussi qu’il n’est pas guéri. « Je suis un drogué. Mon corps est accro. J’ai beau avoir la volonté de m’en sortir, avoir tenté des soins, je peux replonger. Je veux un centre qui va traiter mon cas ».

Une requête qui a du mal à trouver écho auprès du ministère public, représenté par Olivier Dubief : « Monsieur demande un cadre. Mais il l’a déjà eu en 2012, avec une mise à l’épreuve qu’il a eue du mal à respecter ». Il requiert six mois de prison, dont trois avec sursis mise à l’épreuve, avec obligation de soins et de travail. Il demande également l’annulation du permis de David et une interdicti­on de le repasser d’un an.

Le tribunal prononce une peine de six mois de sursis, une mise à l’épreuve de deux ans. David devra attester de ses soins. Son permis est annulé. Il ne pourra le repasser avant un an.

2012, c’est aussi l’année de naissance de Noah. Un petit, dont le carnet de santé montre déjà sept passages aux urgences. « Pour trois d’entre eux, la maltraitan­ce peut être évoquée », souffle le président, Nicolas Pautrat. Pour les deux premières, Corentin (1), le papa, a une explicatio­n. La plaie à la

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