300 m de haies plantés
25 novembre. Le jour où tout prend racine. A AubignyLes Clouzeaux, dans le cadre de l’opération Contrat Paysage Rural (1), Emmanuel Montailler, technicien forestier de la Chambre d’agriculture de Vendée, a fait classe verte dans le sentier de la Guyonnière. Son cours du jour, expliquer la plantation d’une haie bocagère. « Le but est de replanter là où les haies ont été arrachées par le passé, explique le technicien. Avec le Contrat Paysage Rural, financé par le conseil départemental, et le soutien de l’Association française arbres champêtres et agroforesteries (Afac), les propriétaires de terrains, les collectivités, peuvent bénéficier d’aides financières ».
A Aubigny-Les Clouzeaux, c’est le conseil des Sages qui a été le premier sensibilisé. Il a recensé cinq sentiers remarquables sur la commune qui méritaient d’être valorisés. Avec le soutien de la municipalité, il a lancé une opération de reboisement. Mais, il fallait aussi l’accord des propriétaires. Sur les cinq projets, un seul a accepté. Ce dernier a pu profiter de végétaux gratuits fournis par l’Afac. « La collectivité fournit de son côté le paillage, ne reste plus au propriétaire qu’à préparer le terrain avant la plantation », détaille Emmanuel Montailler.
300 mètres de haies brise-vent
Ce vendredi 25 novembre, l’exploitant de la Guyonnière avait ainsi retourné près de 300 m de linéaire. Une terre labourée et paillée n’attendait plus que les bons gestes du technicien forestier. Gestes que sont venues apprendre une trentaine de personnes de toute la Vendée, intéressées par cette idée de reboiser leurs terres.
Pendant une heure, le technicien a expliqué les bonnes techniques à suivre pour s’assurer de la pérennité de la future
haie. « Quand on décide de reboiser, la réflexion doit se faire pendant l’été qui précède, le temps de bien penser son projet, explique Emmanuel
Montailler. Le bon calendrier est de préparer les sols en septembre, avec un décompactage en profondeur, pour une plantation fin novembre ».
Attention au soleil
Au moment de planter, le technicien rappelle la fragilité des jeunes plants aux racines
nues. « 6 minutes d’exposition au soleil, c’est 10 % de mortalité et 50 % de pousse réduite ». Les végétaux doivent donc être mis en nourrice dans une tranchée peu profonde « ou dans un tas de sable » s’ils ne sont pas plantés de suite. « Si vous les plantez dès que vous les réceptionnez, laissez-les dans leur sac, pour ne pas les exposer à la lumière », insiste le technicien.
Côté essence, une belle haie se compose d’essences diverses avec des arbres et des buissonnants. Entre deux arbres d’augets (chêne, merisier…), comptez 8 mètres, puis un arbre de taillis, plus petit, tous les 2 mètres. Entre eux, les buissonnants. Une fois les végétaux plantés, il restera à les protéger des gibiers, friands des jeunes pousses : filets de 60 cm de haut pour les lapins, lièvres. La protection devra s’élever à 120 cm si le coin est visité par les chevreuils.
Tout ce petit monde en terre n’a désormais plus qu’à grandir pour redensifier une campagne quelque peu dégarnie par le passé.
(1). Pour plus de renseignements, se rapprocher de la mairie au 02 51 98 70 15.