Ce tableau à plus de 100 000 € sommeillait dans la réserve
Bonne nouvelle pour le musée de La Rochesur-Yon. Un tableau de Vincenzo Campi, daté de 1579, a été découvert dans la réserve. L’oeuvre du maître de la Renaissance pourrait valoir plusieurs centaines de milliers d’euros.
Et dire qu’un tableau d’un maître de la Renaissance italienne sommeillait, depuis 1970, dans la réserve du musée de La Roche-sur-Yon… Il aura fallu attendre le recollement de 2011 à 2015 pour le découvrir.
C’est en vérifiant la conformité entre l’inventaire des collections et les oeuvres conservées que la conservatrice Helène Jagot a mis la main, sans le savoir, sur cette pépite estimée à plusieurs centaines de milliers d’euros : une toile de Vincenzo Campi, datée de 1579.
« C’est l’un des premiers peintres italiens à avoir peint des scènes réalistes et à se positionner en rupture avec le classicisme de l’époque », indique la conservatrice. Autant évoquer une révolution dans l’histoire picturale. C’est dire la découverte.
Pourtant, à première vue, rien ne laissait présager une telle trouvaille. Le tableau couvert de crasse, inventorié jusqu’alors sous la mention Anonyme flamand du XVIIe siècle, n’avait pas forcément attiré l’oeil.
C’est seulement lors de sa restauration que la signature et la date sont apparues. Après examens complémentaires, infrarouges, UV, rayons X, la toile a fini par être authentifiée.
Détails grivois
De quoi faire le lien, après coup, entre la série de Campi détenue par un collectionneur privé en Allemagne, et l’unique tableau français conservé au musée des Beaux-arts de Lyon. A chaque fois, on y retrouve la touche du maître de Crémone avec ses scènes « de bonnes chères » et ses « détails grivois ».
« Campi travaillait beaucoup en atelier et réalisait plusieurs tableaux à partir d’un modèle. Selon Valérie Boudier, qui a réalisé sa thèse d’Histoire de l’art sur Campi, ce tableau pourrait appartenir à une série de sa maturité », précise Hélène Jagot.
Le plus ancien
Pour l’heure, la toile est toujours en cours de restauration. Après avoir ravivé sa patine, pansé ses bordures… le tableau devrait retrouver les cimaises du musée municipal de la rue JeanJaurès. Nul doute qu’il deviendra alors l’une des attractions de la collection yonnaise… A défaut d’être, désormais, le plus ancien.