Excédé, il « démonte » la tête de son voisin
La Roche-sur-Yon. « La musique à fond, on se serait cru à la fête foraine ». Pendant deux ans, Stéphane (1) a dû supporter ce son, provenant de l’appartement d’à côté. « Là, juste derrière la cloison », martèle-t-il à la barre. Le 8 avril dernier, en début d’après-midi, l’homme de 44 ans a « pété les plombs ». Il s’est déchaîné sur son voisin. « Coups de pied, de poing, de boule, mais aussi de bâton », souffle Gwenolé Ploux, président du tribunal. « Vous l’avez bien amoché ».
Face au tribunal, le quadragénaire conte son « ras-le-bol ». Rappelle les insultes proférées par son voisin. « Un voisin que personne n’aurait pu supporter ». Sauf que Sébastien n’aurait pas dû faire justice lui-même. « Tous les voisins pénibles ne se font pas démonter la tête », insiste le magistrat. « Et heureusement que tous les tapages ne se terminent pas comme ça », enchaîne l’avocat de la victime, qui réclame 3 500 € de dommages et intérêts. « Traumatisée », la victime a, depuis, choisi de déménager.
La représentante du ministère public pointe le casier du prévenu : « Une condamnation pour violences en 2014, dont il dit ne pas se souvenir ». Elle requiert 60 heures de travail d’intérêt général.
La plaidoirie de la défense tente de renverser le débat. L’avocat brosse le portrait d’un voisin « dangereux et instable. C’est tout sauf la gentille victime. Le contexte a fait que mon client a vu rouge ». Un client qui devra effectuer 105 heures de Tig et verser 1 500 € à la victime. « Si le tribunal va au-delà des réquisitions, c’est qu’il s’agit de violences particulièrement graves », conclut le président.