J. Laumaillé : « Un quartier un peu Rouillé »

« Le boulevard Rouillé est neuf. Presque un oxymore. Pourtant certains riverains sont contraints de reprendre avec nostalgie le titre fameux d’Éric Mornena Oh ! Mon bateau.

En effet, la municipalité a pensé qu’il était bon d’installer des bateaux devant les garages pour permettre à un grand nombre d’automobilistes nombrilistes, bravant l’article R 417-10, de se garer au plus près des petits commerces et aux plus téméraires de stationner carrément sur les trottoirs en empêchant les handicapés, notamment en fauteuil roulant, de circuler facilement, et à d’autres encore plus radicaux, de barrer l’accès aux passages piétons et aux cheminements pour aveugles et malvoyants.

Et la ville refuse, malgré maintes demandes, de différencier les places de stationnement, ou par des couleurs, ou de planter des potelets, ou de tracer des croix de Saint-André sur les non-emplacements. Quant aux policiers municipaux ils passent, parfois, en voiture ou à vélo, mais n’ont vraisemblablement pas le temps de s’arrêter et de verbaliser. Pourtant à trente à l’heure, on a le temps d’observer.

Quoique… Où est-il le panneau indiquant la zone 30 au confluent des rues Lyautey, d’Aubigny et du boulevard Rouillé ? Sérieux, quelque peu arrogant, et à n’en point douter fâché avec le camarade Larousse, un employé des services techniques, accompagné d’un adjoint taiseux, m’a expliqué que le panneau n’était pas nécessaire puisque l’on se situait dans la continuité de la rue Lyautey, laquelle, il est vrai, comptabilise cinq ralentisseurs dénommés dos-d’âne.

A mon sens et à celui des dictionnaires, s’agissant de rues, on devrait parler plutôt de continuation que de continuité. Mais qu’importe ! Toutefois, c’est bien clair, la continuité, c’est le prolongement. Or le prolongement de la rue Lyautey, c’est la rue d’Aubigny, le boulevard Rouillé leur étant perpendiculaire. La zone 30 n’est donc pas annoncée alors qu’une fois sur le boulevard, à 10 m de celui-ci, aux embranchements des rues Milcendeau, Raoul Ponchon et de la Vergne, fleurissent les panneaux « fin de zone 30 ».

Un comble ! Je me demande, mais peut-être me trompe-je, s’il n’y a pas plus de dos-d’âne à la mairie que sur la rue Lyautey ? »