Chantier des Halles : des vitrines menacées
Dans le quartier des Halles, le projet d’aménagement commence à faire grincer des dents. Notamment du côté de chez six commerçants à qui l’on a demandé de raser leur verrière qui empiète sur l’espace public.
Le projet d’aménagement des Halles entre dans le dur. Et les relations avec les commerçants se tendent. Notamment avec six d’entre eux installés rue des Halles et rue Guillemé. Après une visite de l’adjoint aux commerces, Franck Pothier, en novembre dernier, suivie d’un huissier, ces derniers ont eu la désagréable surprise d’apprendre qu’ils devaient raser leur verrière empiétant sur l’espace public. Et ce, avant septembre 2017.
« Touche à notre outil de travail »
Intolérable pour Ludovic Brisset, qui a créé l’enseigne Optique Pierre Leman du 11 rue Guillemé. Cette extension de 26m2, qui existait déjà à son arrivée, fait partie intégrante de son magasin. « Je suis quelqu’un de discret, je ne fais pas de bruit. Mais là, la municipalité touche à notre outil de travail, ne décolère pas le commerçant. C’est simple, j’ai sept salariés en CDI. Si on m’oblige à faire les travaux, j’en retire un. »
« Si je rase, je mets la clé sous la porte »
Selon ses calculs, les travaux de démolition et reconstruction pourraient avoisiner les 45 000 €. Un trou dans le budget 2017, sans compter les semaines de fermeture. « Sous le prétexte de restaurer la perspective visuelle, la mairie fait du mal aux commerces », tempête le professionnel qui a fédéré autour de lui d’autres collègues mécontents.
Comme sa collègue de Pretty Look, qui vient de signer un bail de trois ans, en mars dernier. La gérante pourrait voir sa boutique amputée de moitié. « Si je rase, je mets la clé sous la porte », confie-t-elle. Même inquiétude, rue des Halles, chez le primeur Les Quatre saisons ou encore du côté d’0ptic 2 000, au Chapon du Roy ou chez Vendéor, propriétaire du panneau publicitaire de la rue Guillemé.
« Nous allons discuter, travailler ensemble »
A la mairie, le ton se veut rassurant. « La plupart d’entre eux sont des amis, assure le maire Luc Bouard. Il est évident que nous allons discuter, travailler ensemble et trouver des solutions. »
Cependant, reste un point sur lequel l’édile reste ferme : « Nous voulons refaire la voirie de l’espace public et le projet nécessite un alignement de la chaussée qui appartient à la ville. »
Pour arriver à ses fins, la Ville a décidé de ne pas renouveler la concession annuelle accordée aux commerçants. Ce que les professionnels regrettent : « On demande seulement au maire de revenir sur sa décision ». Avant d’entamer les discussions, le collectif s’est adjoint les conseils d’un avocat. Sachant tout de même, que le droit était, pour l’heure, du côté de la mairie.