Il construit sa tiny house
Thorigny. Tiny house. Ce nouvel habitat est à la mode aux Etats-Unis depuis le passage de la tempête Katrina en 2005. Le phénomène de maison de petite taille (moins de 37 m2) prend de l’ampleur en France depuis deux ans. La tiny house ne doit pas excéder 3,5 tonnes. Elle est installée sur un plateau remorque double, voire triple essieux.
Contrôleur technique de construction dans sa vie professionnelle, Samuel Durand, 30 ans, peaufine son projet de construction avec deux amis. En mutualisant l’achat des matériaux et la fabrication simultanée de leur logement respectif, ils pensent réaliser des économies.
Aidés par la mise à disposition de matériels professionnels, les trois projets démarrent en juin 2016 à Thorigny. L’une des maisonnettes est partie fin juillet rejoindre la Bretagne et terminer son aménagement intérieur, pour accueillir ce mois-ci un jeune couple avec un bébé. Les deux autres maisons sur roues se terminent et devraient prendre la route début janvier 2017.
Pour Samuel, qui a pris un mitemps durant six mois pour la durée du chantier, c’est un choix de vie. « Ce sera mon habitat principal. C’est le plaisir personnel d’apprendre en faisant de l’autoconstruction et d’être épaulé. L’intérêt est de restreindre les choses du quotidien, d’avoir une démarche économique, écologique et une liberté de déplacement. C’est une petite maison avec tout le confort d’une habitation classique : isolation, chauffage électrique avec sèche-serviettes. La seule contrainte, c’est le poids pour respecter le gabarit routier ».
La tiny house de Samuel est faite d’un plateau remorque. La maisonnette est fixée dessus pour être potentiellement démontable (le châssis provient de l’entreprise Bibard de SaintMartin-des-Noyers). La surface habitable est de 12 m2 en bas, 20,5 m2 au total avec la mezzanine.
Les matériaux utilisés sont les mêmes que pour une maison en bois traditionnelle avec isolation. L’électricité est fournie partiellement par deux panneaux solaires et des batteries situées à l’avant du châssis. La cuisine est aménagée et les toilettes sèches sont installées dans le coin salle d’eau. Dans la mezzanine, il y a une partie couchage et un coin rangement. Un système de récupération des eaux grises est prévu.
« Ma maison me suivra »
« Je construis cette maisonnette en bois pour y vivre, pouvoir y accueillir mon amie et être ouvert à l’environnement proche. J’ai trouvé à m’établir chez un particulier dans la région nantaise, sur une petite partie de terrain, ce qui s’inscrit dans le projet du site, avec la création d’un camping. Pour le moment, mon travail est fixe, mais je ne sais pas ce que réserve l’avenir, je serai peut-être amené à bouger et ma maison me suivra ». Le coût de la tiny house revient à 25 000 € en fabriquant soi-même, sinon il faut compter le double.