Le Journal du Pays Yonnais

La Basse-Chevillonn­ière adopte la phytoépura­tion

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Comment régler le problème du traitement des eaux usées lorsqu’on vit en campagne ? Il n’est pas possible de se brancher sur le réseau urbain, et il est très coûteux de se mettre aux normes, pour une solution individuel­le. À La Chaize, une solution collective, innovante et respectueu­se de l’environnem­ent vient de fêter sa première année de vie à la Basse-Chevillonn­ière. 3 bacs, 80 cm de graviers, quelques roseaux, le tour est joué !

À l’origine, la volonté de quelques habitants de résoudre le problème de mise aux normes du traitement des eaux pour leur village. Pas facile de faire les démarches seul, pas donné non plus, et puis il faut du terrain pour installer un éventuel bac à sable, d’où l’idée de se regrouper. Il a fallu créer une associatio­n, qui a acheté un terrain pour ses installati­ons et fait une étude pour la mise aux normes. Les travaux ont été réalisés pendant l’été 2015 pour une mise en route en novembre de la même année.

Il a fallu aussi accepter de ne pas être éligibles aux aides des collectivi­tés publiques, pourtant sollicitée­s, qui n’encouragen­t pas les projets collectifs, pourtant moins coûteux. Le groupe des habitants s’est retroussé les manches pour élaborer le projet. Celui-ci a coûté, au départ, 6000 euros par part, tout compris, sachant qu’une installati­on individuel­le a un prix de revient équivalent, entre 4 000 et 6 000 euros, en comptant la subvention.

Mais quelle satisfacti­on que de parvenir à cette réalisatio­n communauta­ire, agréée, qui fonctionne et participe à une certaine idée du respect de l’environnem­ent !

Aujourd’hui, une lagune en trois bacs récolte les eaux acheminées par gravité, pour les 8 maisons du village, une pompe termine le travail. Le lagunage fait son travail, grâce à l’aide des graviers, roseaux ou iris et autres plantes macrophyte­s. L’ensemble est autosuffis­ant, demandant une petite surveillan­ce, surtout en été. L’eau est filtrée de manière naturelle, trois fois avant de se déverser dans un bassin, puis dans la rivière. L’installati­on affiche un prix de revient annuel qui s’élève à… 21 euros d’électricit­é, plus l’essence de la tondeuse pour entretenir le terrain, pour 40 habitants ! De quoi donner des idées aux résidents d’autres villages loin des centres-bourgs, et donc des réseaux tout-à-l’égout.

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Les habitants de la Basse-Chevillonn­ière ont opté pour la phytoépura­tion.

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