La Vendée attachée à ses églises
C’est une rencontre inédite qui a eu lieu à l’Ices jeudi 1er décembre. Sur une initiative du diocèse de Luçon, soutenue par l’association des maires de Vendée, des curés et des maires ont pu échanger sur le devenir de ces lieux de culte.
Cette rencontre est née de plusieurs constats ; le premier est qu’au fil des années, les maires, comme les prêtres, changent. Ce renouvellement peut alors nécessiter des piqûres de rappel sur qui doit faire quoi, ou comment, pour assurer la pérennité de ces bâtiments religieux.
Une volonté politique
Contrairement à ce que tout le monde peut penser, ce n’est pas la loi 1905 qui vient séparer les biens entre l’Etat et l’église. Le père Ludovic Danto, prêtre du diocèse de Nantes, mais également doyen à la faculté de droit canonique de l’institut catholique de Paris et juriste de formation, est intervenu dans cette rencontre et a rappelé les fondements de cette fameuse loi de 1905. Le prêtre évoquait dans une émission de RCF, quelques heures avant son intervention à l’Ices, que « la nation est propriétaire des églises depuis la Révolution française. La Loi de 1905 n’évoque pas le devoir des maires envers les églises. Cette loi dit que la République ne reconnaît aucune religion en particulier, qu’elle garantit l’exercice du culte de toute religion car elle assure la liberté de conscience à tous les citoyens ». La législation n’est donc pas d’un grand secours pour venir en aide aux églises en péril. Le choix de sauver un tel bâti sur une commune, reste donc un choix politique, celui de la municipalité.
Cet échange entre maires et prêtres a aussi permis de rappeler que, en tant que propriétaires, les collectivités ont le devoir d’assurer la sécurité de leurs concitoyens. Mais il peut aussi bien se débarrasser de l’église, que de la remettre en état. Le choix n’a encore jamais été cornélien pour les collectivités de Vendée, toutes « attachées à ce patrimoine qui constitue l’identité, l’histoire d’une commune », soulignait au même micro de RCF Anne-Marie Coulon, présidente de l’association des maires de Vendée.
La volonté de sauver les églises est toujours intacte en terre vendéenne, ce sont juste les moyens qui ne sont plus les mêmes, notamment à cause des baisses des dotations de l’Etat et de certaines subventions. D’où l’intérêt de réunir curés et maires pour trouver les solutions, et les démarches pour faciliter ce travail d’entretien. « Réfléchir ensemble », conclut le père Danto, pour trouver les financements, comme faire appel à la fondation du patrimoine. Et main dans la main, on perd moins de temps, moins d’argent… et on sauve cette richesse patrimoniale qui fait la France.