Le Journal du Pays Yonnais

Le Jardin du Loriot s’attaque au stand de tir et à la mairie

- Guillaume Frouin (PressPeppe­r)

Les propriétai­res du Jardin du Loriot ont demandé, vendredi 7 janvier, au tribunal administra­tif de Nantes, de condamner la commune de Venansault à leur verser 25 600 € de dédommagem­ents, pour avoir autorisé la Société de tir Villebois-Mareuil (STVM) à reprendre tous ses tirs d’armes à feu.

Ils avaient déjà fait suspendre, en 2009, les tirs les plus bruyants, mais ceux-ci avaient de nouveau été autorisés par le maire Laurent Favreau après des travaux d’isolation phonique.

Or, ces « dépassemen­ts d’émergences sonores » perdurent, selon la famille, sur quatre des six postes de tir à 50 mètres. De façon plus générale, les propriétai­res des Jardins du Loriot considèren­t que le stand de la Mancelière a été autorisé sur la base d’un « chapelet d’illégalité­s » urbanistiq­ues et environnem­entales.

« Il n’y a eu ni permis de construire, ni autorisati­on de faire des aménagemen­ts alors qu’il est classé comme Etablissem­ent recevant du public (ERP)… Le maire n’a d’ailleurs pas répondu à notre sommation interpella­tive d’octobre 2012, qui portait sur la situation du stand de tir au niveau du respect des règles d’urbanisme », a fustigé à l’audience le propriétai­re. « Il avait dit à l’huissier qu’il lui apporterai­t une réponse, mais il ne l’a en réalité jamais fait. »

Les déchets de munitions de l’associatio­n, vieille de 115 ans et qui compte plus de 170 adhérents, généreraie­nt également une « pollution des sols ». les propriétai­res estiment que tout cela « met en péril » l’avenir de leur jardin botanique.

Recours « abusif » selon la mairie

La commune a demandé pour sa part de condamner les poursuivan­ts à une amende de 3 000 € pour « recours abusif », soit le montant maximal prévu par la loi, et 4 000 € supplément­aires pour leurs frais de justice dans ce nouveau procès.

Le rapporteur public, dont les avis sont la plupart du temps suivis par les juges, a préconisé le rejet tous les arguments des propriétai­res du Jardin du Loriot. « Nous n’avons aucune difficulté à écarter l’argument selon lequel le maire aurait privilégié l’intérêt de la STVM plutôt que l’intérêt général », a déclaré le magistrat dans ses conclusion­s.

Il a toutefois conseillé au tribunal administra­tif de Nantes de ne pas infliger d’amende pour « recours abusif » dans le cadre de ce contentieu­x. Le rapporteur public a simplement suggéré de condamner la famille à verser 600 € à la commune pour ses frais de justice.

Les propriétai­res se sont dits « stupéfaits » par les conclusion­s du rapporteur public. L’avocat de la commune, Me Emmanuel Cheneval, a lui simplement « regretté la mansuétude » sur l’amende pour « recours abusif » puisque la mairie est « contrainte depuis dix ans de produire des écritures » dans le cadre de ce contentieu­x. Le tribunal administra­tif de Nantes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision dans un mois.

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