Le Journal du Pays Yonnais

Un chasseur de culottes dans la nature

- Nicolas Pipelier

Depuis plusieurs mois, un (ou des) individu(s) s’introduit dans les foyers et s’en prend aux sousvêteme­nts des Yonnaises. Des victimes ont déposé plainte. Le parquet de La Roche-sur-Yon prend l’affaire au sérieux.

Le 2 janvier, la Nesmysienn­e, Amandine ouvre la page Facebook Mes sous-vêtements s’appellent reviennent. Son but : témoigner « de choses bizarres qui se passent sur notre commune, en ce moment, et depuis quasi deux mois ».

Elle affirme que « quelqu’un entre dans les maisons vides de leurs occupants pour aller fouiller dans les sous-vêtements féminins. Il en souille certains, en vole d’autres, fait des guirlandes avec des soutiens gorges… »

A Nesmy

A peine ces quelques lignes postées sur le Net, les commentair­es affluent et les langues se délient. D’autres femmes, à Aubigny, La Boissière-des-Landes, Le Tablier, Luçon… disent, elles aussi, avoir reçu des visites étranges. A chaque fois, l’intrus procède de la même façon.

« Il nous est arrivé un fait similaire le 10 décembre, entre 17h et 22h, chez nous à Nesmy. Baie forcée et étalage de sous-vêtements de ma femme sur notre lit et sur le sol. La gendarmeri­e est venue aussitôt pour prendre des empreintes, mais rien de concret. Le mardi suivant, la gendarmeri­e de Luçon m’a contacté pour nous dire qu’il y avait eu un fait similaire à Saint-Gemme-la Plaine, le dimanche, et qu’ils avaient recensé plus de 15 faits depuis mars 2015 », précise un internaute.

Déjà en 2015

Le (ou les) chasseur(s) de culottes n’en serait pas à son coup d’essai. Pour Margaux Beignon, native de La Boissièred­es-Landes, les faits remontent à octobre 2015. Alors qu’elle rentrait de soirée, vers 1 h 30, elle a découvert tous ses « sousvêteme­nts étalés sur le lit ». « J’avais deux poches dans mon placard, une où il y avait des anciens sous-vêtements et l’autre avec des vêtements de bébé. Il a pris le temps de regarder et de ne toucher que celle où il y avait les sous-vêtements. Il a aussi fouillé dans ma panière de linge sale. »

Après les faits, la jeune femme de 25 ans se rend à la gendarmeri­e de Moutiersle­s-Mauxfaits. En vain, « on m’a dit que c’était certaineme­nt quelqu’un qui devait chercher de l’or ». Le dossier a été classé sans suite.

Appels malveillan­ts

Sauf qu’aujourd’hui, l’affaire prend une autre ampleur. Sur la page Facebook, qui compte 691 membres, l’informatio­n circule. Et de nouveaux cas font jour. Comme celui évoqué par cette jeune femme : « Ma mère travaille à l’hôpital de Fontenay-le-Comte. Elle vient de me dire que plusieurs appels avaient été faits la nuit. Le monsieur disait la même chose que ce que j’ai pu lire dans des publicatio­ns cidessus. »

Même son de cloche dans un Ehpad de La Roche-sur-Yon : « Nous recevons depuis peu des appels anonymes pervers et malsains, nuit et jour, d’un homme. »

Une autre femme témoigne également dans ce sens : « Nous, ce sont des appels la nuit au travail qui n’en finissent pas. Effectivem­ent, il est question de sous-vêtements […] Nous avons fini par appeler la gendarmeri­e, car cet homme disait vouloir se déplacer. »

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