« On refait le match » du Poiré
Le Petit Poucet ne sèmera plus de cailloux. Devant 3 500 supporters, l’ogre strasbourgeois a sorti les Genôts de la coupe de France de football, mardi soir (0-1).
Le Poiré-sur-Vie. Des mots couchés sur une feuille. Une enveloppe posée à côté de chaque maillot. « C’était la surprise », murmure Benjamin Guillou. L’entraîneur genôt et son staff avaient mijoté leur coup. « Quelque chose de très personnel et très émotionnel, comme à chaque tour », souffle le milieu de terrain, Antoine Letapissier. Un proche de chaque joueur avait pris sa plume pour dire ses encouragements.
Mardi soir, ils étaient 3 574 à crier « Allez les Bleus ». Dès 16 h 30, les supporters coloraient l’Idonnière de bleu et de blanc. « On a ressorti les écharpes », se marre Jacques. Lui, celle de 2015. « Le match contre Auxerre ». Son voisin, la mythique de 2008 avec le PSG brodé. « Ça sent les soirs de grands matchs », hume Ronan, à quelques minutes du coup d’envoi.
« Il nous a manqué ce petit but… »
L’histoire du soir contait Strasbourg. Et les premières lignes ont fait taire le stade de l’Idonnière. La faute à Vincent Gragnic, l’auteur du but alsacien, à la 10e minute. « Ouvrir le score rapidement en coupe de France, c’est toujours mieux », glissera Thierry Laurey, le coach du RCS, à la fin du match. Brian Picart, le portier genôt, a chauffé ses gants pour écrire la suite. « Il a laissé son équipe dans le match »,saluaitlebancadverse. Tellement que les Genôts ont trouvé l’inspiration offensive. L’entrée de Johann Heyman dynamisait l’attaque locale : « On les a mis sur le reculoir », résume le numéro 14 du
soir. « Il nous a juste manqué ce petit but qui nous aurait permis de prolonger le rêve ». Et c’est finalement la frustration qui donne le ton de la conclusion. « Elle est énorme », lâche
Antoine Letapissier. « Quand on voit l’investissement que le staff et les joueurs y ont mis… Mais c’était une belle fête, vraiment…» Les lumières de l’Idonnière se sont éteintes. « C’est la fin de cette aventure », dixit Benjamin Guillou. Le point final du Petit Poucet genôt. « On a écrit la première page du tome II du club », glisse le technicien. « Il y en a encore plein d’autres à écrire ». A ses côtés, Paul, son fiston, n’a pas manqué une miette de l’histoire. « Mais, demain, y’a école ». Dur retour à la réalité.