L’hôpital se fait voler son fichier patients
Coup dur pour le Centre hospitalier départemental (CHD). L’établissement s’est vu dérober le matériel informatique qui contenait la quasi-totalité de son projet « dossier patient informatisé ».
Un travail conséquent sur la numérisation des données administratives et médicales des patients visant à faciliter l’échange d’informations entre structures. Un préjudice estimé à 11 104 € par la direction de l’hôpital. A la barre du tribunal correctionnel, le représentant de l’établissement a également évoqué « le temps ingénieur Maincare et le temps ingénieur CHD. Tout le monde s’est retrouvé au chômage technique ». Coup de grâce pour l’hôpital, le vol a été commis par un multirécidiviste, insolvable, sous curatelle et suivi par l’hôpital psychiatrique. Un individu faisant l’objet de sursis pour des faits comparables commis en 2013, et qui ne compte pas moins de 15 mentions à son casier judiciaire. Un homme qui « n’a pas toutes ses cases », a plaidé son avocate, en guise de défense. Pour autant, le Yonnais et son complice ont su trouver les ressources le soir du 20 octobre. Entre 21h et 22 h 30, les deux hommes ont cambriolé le bâtiment de la direction de l’hôpital. Ils ont fait main basse sur cinq ordinateurs portables, disques durs, tablettes et un rétroprojecteur.
Le brouillard
Un appareil placé le lendemain dans un magasin d’achat et de revente d’objets de seconde main. Grâce à cette bourde, les policiers ont pu remonter la piste du voleur. Un client régulier du commissariat. A son domicile, les enquêteurs ont retrouvé le fameux projecteur, des cartes et clés de l’hôpital… mais pas de matériel informatique. Ce qui n’a pas empêché le prévenu d’avouer les vols, avant de changer de version devant le juge. Entre le remboursement d’une dette de stupéfiants, l’évocation d’un commanditaire « roumain », la disparition du matériel… le tribunal a été dans l’incapacité de faire la lumière sur cette affaire. D’autant plus que le deuxième complice, 19 mentions au casier judiciaire dont 12 pour vols, n’était pas là pour dissiper le brouillard.
Au final, le Yonnais a été condamné à 8 mois de prison avec révocation de sursis de deux mois et six mois aménageables. Les deux hommes devront également reverser près de 6 500 € à l’hôpital.