Il s’exhibe devant des ados au fast-food
En août dernier, un homme de 37 ans s’est exhibé devant des adolescentes, dans un fast-food de La Roche-sur-Yon. Jeudi, il était à la barre du tribunal.
La Roche-sur-Yon. « Estce que des ados vont au fastfood pour voir le sexe d’un homme ? » Gwenolé Ploux n’a pas tardé à lancer les débats. Face au président du tribunal, Tony (1) bredouille : « Je reconnais les faits. Je tenais à m’excuser ».
« S’il n’y avait que ça… »
Le 26 août dernier, quatre copines déjeunent dans un fastfood de la ville. Tony s’installe à la table d’à-côté. « Vous vous êtes levé. Vous avez ramassé un papier », note le président. « Et votre sexe est sorti de votre short par inadvertance ? » Le prévenu de 37 ans tente une explication : « Je portais un short court de sport. Je n’avais pas de caleçon. Je n’ai pas fait attention ». Des mots qui ne convainquent pas le tribunal. « Je pense que ce n’est pas un accident », lâche le président. « S’il n’y avait que ça…»
Sur le bureau du juge, a atterri un dossier du tribunal de Montargis. « Votre situation est inquiétante au niveau de la sexualité et du respect d’autrui ». En 2012, Tony a filmé sous les jupes des clientes dans un magasin. « Deux semaines après, il prenait en photo la culotte d’une fillette », ajoute le procureur, Yannick Le Goater. L’expertise psychiatrique diligentée au moment de ces faits décrivait « un homme immature à tendance obsessionnelle ». « Immature et débile », voilà comment Tony juge, lui, son « erreur » yonnaise. « Je ne sais pas comment réparer mon geste. Il faut vraiment que je voie quelqu’un ».
Le papa refuse les excuses
Sur le banc des victimes, le papa d’une jeune fille de 16 ans refuse les excuses du prévenu : « Je suis outré, choqué. Quand j’entends tout ça, j’ai peur que, derrière, ce soit pire ». Il réclame 1 000 € de dommages et intérêts.
« Le comportement de monsieur m’interpelle énormément », ne cache pas le procureur. « Il a recommencé. Il est même passé à un stade supérieur. Pire, il semble minimiser les faits, ce qui m’agace au plus haut point ». Il requiert six mois de prison entièrement assortis d’un sursis mise à l’épreuve de 3 ans, avec obligation de soins. Pour Maître Claude Dominault, l’avocat de Tony, « l’exhibition n’est pas caractérisée. Il n’y a eu aucun geste de sa part. Il ne s’agit ni d’un viol, ni d’une agression sexuelle ».
Le tribunal condamne le trentenaire à cinq mois de sursis, avec une mise à l’épreuve pendant trois ans. Tony devra se soigner et indemniser la victime à hauteur de 500 €.