Des commerces dans la mairie ?
L’avant-projet définitif sur les travaux du groupe scolaire Jean-Roy-Malraux a été validé par les élus… Malgré les réserves des huit élus de gauche.
Baroud d’honneur pour la gauche yonnaise. La minorité avait prévu de faire parler la poudre sur le dossier du groupe scolaire Jean-Roy-Malraux. Un projet qui vise à réunir les deux établissements sous un même toit.
Malgré la poignée de parents d’élèves venue assister au conseil municipal, l’opposition s’est finalement révélée peu dissuasive.
Pourtant, les Socialistes, les Verts et le Front de gauche n’ont pas manqué de souligner la « concomitance » entre le projet et l’extension de l’Ices ; de révéler une certaine « précipitation » à boucler le chantier, sous pression de l’Université catholique qui lorgne sur le bâtiment de la Poudrière. Une bâtisse du Conseil départemental, occupée aujourd’hui par la périscolaire de Jean-Roy, l’académie de billard et un studio de danse.
« Sujet instrumentalisé »
En vain. La minorité n’a pas fait vaciller la majorité. « Vous donnez la priorité à l’enseignement supérieur au détriment de la qualité d’un établissement public maternel et primaire dont la proximité est essentielle pour les familles et les enfants. Alors qu’il s’agit là de la seule école de la République sur le Pentagone », a souligné, Guy Batiot, l’élu Vert.
Et son collègue du Front de gauche, Thierry De La Croix, d’ajouter : « Le projet ne peutêtre déconnecté de l’Ices. Le bail pour le bâtiment de la Poudrière ne finit pas tout de suite, comme vous nous l’avez dit, mais en 2020… »
Le maire, Luc Bouard « assume » : « Vous êtes dans la guerre de chapelles alors qu’on parle de l’avenir des enfants. »
Même son de cloche pour l’adjointe aux affaires scolaires, Anne-Sophie Fagot. « L’Ices est un faux débat. Le sujet est instrumentalisé, politisé », a-t-elle lâché. Avant de revenir sur les points forts du projet : salle de motricité de 145 m2, bibliothèque mutualisée, salle de danse, un accueil périscolaire… Sans oublier, comme l’a rappelé Anne Aubin-Sicard, première adjointe, le fait que les deux écoles ont besoin d’un sérieux coup de neuf.
La méthode
Imparable pour les Socialistes, qui n’ont d’ailleurs pas contesté le fait de faire des travaux. Mais seulement la méthode. « Si on ne travaille pas en amont avec tout le monde, ça ne marchera pas. On peut se donner encore 6 mois », a argumenté Sylvie Chartier, l’élue socialiste.
Une main tendue saisie par le maire, Luc Bouard. « On fera une 9e, une 10e réunion si nécessaire. Oui, il y aura des possibilités d’aménager le projet et aller dans votre sens. » De quoi désamorcer et faire passer l’avant-projet définitif, voté à la majorité, moins 7 abstentions et un vote contre des Verts.