Le Journal du Pays Yonnais

Gang des déchetteri­es : les peines tomberont le 24 avril

- M.H.

Le 30 novembre dernier, les forces de l’ordre interpella­ient onze personnes soupçonnée­s de vols dans plusieurs déchetteri­es vendéennes. Vendredi, les prévenus, issus de la communauté rom de La Roche, comparaiss­aient devant le tribunal correction­nel.

Derrière la barre, sept prévenus. Dans le dossier du président, ils sont onze. « Les absents sont rentrés en Roumanie », soufflent les compères. Tous sont issus de la communauté rom de La Roche-sur-Yon. Plusieurs de la même famille. Le plus jeune à 20 ans, « le patriarche » nommé ainsi par le vice-procureur, Olivier Dubief - 46.

Si « l’équipe » est convoquée au tribunal, ce vendredi 17 mars, c’est pour répondre des faits de vols de métaux dans les déchetteri­es. Le manège a duré onze mois. D’abord à La Roche, mais aussi au Givre, Saint-Vincentsur-Graon et Moutiers-les-Mauxfaits. « Ils sont allés se servir », martèle le ministère public. « Des vols en quantité astronomiq­ue. Un butin hors taxe qui avoisine les 63 000 € ». La revente des tonnes de ferraille se faisait sans déclaratio­n d’activité.

« Je ne connais pas la loi »

Le gang des déchetteri­es a été interpellé, à La Roche, le 30 novembre dernier. « C’est le croisement des données de vidéosurve­illance des déchetteri­es, de la présentati­on des photos aux employés et des fichiers des forces de l’ordre qui a permis d’identifier formelleme­nt plusieurs individus », expose le président, Gwénolé Ploux.

Dans les bouches des prévenus, le même discours : « Je ne connais pas la loi française ». Les femmes disent avoir pris « des habits, des ustensiles de cuisine… On nous reproche de voler des objets jetés ». L’un des prévenus, incarcéré pour d’autres faits, reconnaît juste « avoir pris des jouets pour (ses) enfants ». Pour ceux également poursuivis pour travail dissimulé, la ligne de défense ne bouge pas : « Je ne savais pas qu’ici, en France, il fallait déclarer ».

Une activité « 100 % bénéf » qui irrite Olivier Dubief : « C’est autant de manque à gagner pour nos collectivi­tés. Ce butin aurait fait vivre des associatio­ns ». Il requiert du sursis pour dix des onze prévenus. De 2 à 12 mois de prison. Des amendes de 1 000 à 10 000 €. Mais aussi une peine ferme de 3 mois pour le prévenu déjà incarcéré. Un homme de 30 ans « au très beau palmarès judiciaire ». Il demande également la confiscati­on des sept véhicules saisis.

« Pourtant, il n’y a rien dans ce dossier », peste Me Carole Verdu, avocate d’une des familles. Elle plaide la relaxe « puisque, pour eux, ça ne représente que 300 € mensuels. Du travail dissimulé extrêmemen­t limité ». Du côté des parties civiles, La Roche Agglomérat­ion réclame 2 340 €.

Le jugement sera rendu le 24 avril.

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