Un Vendéen sur deux n’est pas vendéen
46 % des habitants sont nés hors du département
La Vendée, terre d’accueil et de brassage. C’est ce que la dernière étude réalisée par l’OESTV révèle.
La Vendée attire. Elle gagne toujours des habitants, mais elle en perd aussi. En 2012, année de référence de l’étude, le département a vu arriver 19 635 néoVendéens… Mais il en a aussi vu partir 14 265. C’est le fameux jeu des migrations résidentielles, et elles sont très fortes en Vendée. « On se rend compte que près de 50 % des Vendéens ne sont pas nés dans le département », avance Christophe Parreau, directeur de l’Observatoire économique, social et territorial de la Vendée (OESTV). Pour être plus exact, en 2013, sur les 655 000 Vendéens, 46 % sont nés ailleurs, soit 301 300. Un phénomène plus marqué que dans les autres départements de la région où ce pourcentage oscille entre 35 et 40 %. Il paraissait donc intéressant d’étudier de plus près ces flux afin de savoir à quoi ressemble la population qui fait la Vendée.
Qui est ce Vendéen venu d’ailleurs ?
Il vient de Nantes et de Paris. Les flux les plus importants se font avec la Loire-Atlantique. 5604 Ligériens ont atterri en Vendée, au nord du département, du fait de la proximité nantaise, mais avec un coût de la vie moins cher. Dans le même temps, 6018 Vendéens ont franchi la Loire, pour l’attractivité économique et étudiante de Nantes.
Les autres arrivants viennent de la capitale. « A 42 %, ce sont des gens provenant de la région parisienne », indique le directeur. En 2012, le département a vu débarquer 3374 Franciliens. Vient ensuite des gens venant de territoires hors France métropolitaine. En 2012, ils étaient 1318 à s’installer en Vendée. En 3e position, la Nouvelle Aquitaine qui a vu partir 3040 de ses habitants pour la Vendée. En parallèle, 1128 Vendéens sont partis en Île de France et 2747 vers la Nouvelle Aquitaine. En revanche, seulement 124 sont partis à l’étranger. Ce chassé-croisé ne pénalise pas pour autant le département, puisque le solde migratoire est positif et qu’il a gagné, cette année-là, 5370 nouveaux habitants.
Il est en âge d’être actif. Le nouveau Vendéen est âgé entre 20 et 60 ans. Entre 20 et 40 ans, on note autant d’entrées que de sorties de la Vendée, à cause des études menées souvent hors département. Les 4060 ans sont les plus représentatifs. Beaucoup viennent, mais peu repartent.
Il est ouvrier et vit en famille. Le jeu des migrations montre une fuite des ménages d’une personne (les jeunes), mais un gain de couples et familles. 2012 a ainsi enregistré 674 ménages d’une personne en moins, mais 2115 nouvelles familles, soit 6500 personnes. Et, dans ces nouveaux arrivants, la plupart sont des ouvriers (26 % du solde des actifs), des employés (18 %) ou des professions intermédiaires (16 %). « Ces constats font écho aux spécificités économiques de notre territoire, analyse Christophe Parreau. La Vendée manque d’une grande métropole, où l’on retrouve en général les emplois les plus qualifiés, et compte surtout des activités économiques de production et de services liés au tourisme ou à la personne ». Et rappelle que 30 % des emplois en Vendée relèvent de l’industrie.
…Mais le poids des retraités s’alourdit. Dans les années 2000, le solde migratoire des retraités représentait 30 %. La Vendée gagnait donc 30 % de seniors. Douze ans plus tard, ce poids a grossi de 11 %. En 2012, le département comptait 2214 retraités de plus, quasiment autant que d’actifs de 40-60 ans (2090). Et ce ne sont pas forcément les Vendéens qui ont quitté leur département plus jeune.
Il s’installe à La Roche, sur la côte ou à Montaigu. Seulement trois territoires (Chantonnay, Les Essarts et Saint-Fulgent) ont vu, en 2012, leur solde migratoire passer en négatif. Tous les autres ont gagné en population.
Trois se démarquent : la côte, le nord-vendéen et La Roche. Les actifs vont plus au centre ou au nord du département. Beaucoup de personnes travaillant sur Nantes optent pour les terres de Montaigu, de Sèvre Autise ou de La Roche, pour une question de prix. Les retraités préfèrent, en majorité, la douceur du littoral. On remarque enfin un gain pour le sud Vendée, lié à la proximité de La Rochelle.