Circulation du bourg : trois possibilités
En 2017, la municipalité affirme sa volonté de changer les choses et apaiser la circulation du bourg. Première étape avec les sens de circulation. Trois propositions ont été présentées en réunion publique. Une seule sera choisie le 4 mai, en conseil municipal.
Mercredi 29 mars, la commune organisait une réunion publique. L’occasion pour la centaine d’habitants présents de découvrir les trois scénarios (sur six au départ) possibles pour réaménager le coeur historique aubinois. Ce projet de réaménagement a plusieurs objectifs tels que « organiser et hiérarchiser le flux routier, créer des liaisons douces, renforcer le lien entre les pôles dynamiques, les commerces et mettre en valeur l’îlot historique autour de l’église et du vallon de Soivre », indique Elisabeth Parreau, du cabinet Voix Mixte. Depuis la pharmacie sur la Grand Rue, jusqu’au parc Willi Kamm, en passant par la future mairie, le futur pôle commercial en face, la maison de santé, et le prochain pôle culturel, rue de la Cure, la réorganisation de la circulation devra relier tous ces points, la rendre beaucoup plus confortable pour les piétons, et moins pour les véhicules, mais toujours accessibles à tous, y compris les camions de moins de 7 tonnes.
Car Aubigny est un axe incontournable. La commune est traversée par deux départementales, la D 2747 (la Grand Rue) et la D 50 (Nieul-Nesmy). « Il faut qu’on partage les objectifs, insiste Marc le Lann, architecte urbaniste. On n’est pas dans une logique d’exclusion. Au contraire, le bourg doit devenir un lieu de rencontres, de partage, sans oublier personne ».
Un gros coeur à sens unique complet
La première proposition pensée par les cabinets d’études imagine l’îlot historique en sens unique complet et une déviation à double sens en contre-bas de l’église. « Les avantages de ce scénario sont de libérer des espaces généreux aux abords des commerces et de l’église », souligne Elisabeth Parreau. Autant de places pour des liaisons douces et du stationnement. Un scénario idéal aussi pour mettre en valeur le coeur du bourg.
L’inconvénient de cette proposition est que le flux majeur Nesmy-Nieul devra obligatoirement passer par la rue Bel Air et la rue Saint-Laurent. La circulation serait, certes, en sens unique, mais tout aussi dense.
Retour du double sens
Le deuxième scénario réduit la partie sens unique au pourtour de l’église et toute la rue SaintLaurent. Cette esquisse présente le même avantage que le premier (espace pour piétons libéré). De plus, il met la rue de la Cure en double sens afin de faciliter l’accès aux commerces à proximité de l’église (avec parking prévu devant le futur pôle culturel). « La rue de la Cure est déjà en sens unique, et pourtant, je suis obligée de passer avec ma poussette sur la route, faute de trottoir. Comment allez-vous pouvoir la mettre en double sens ? », s’étonne une Aubinoise.
Autre gros bémol de ce scénario : les gens venant de Nieul ou Nesmy ne passeraient plus dans le coeur historique, là où se trouvent les commerces, cherchant la rapidité par la déviation. « Les habitants de Nieul ou Nesmy viennent-ils vraiment acheter leur pain à Aubigny ? » s’interroge une habitante, plutôt partisane du sens unique de la première version. « Ah oui ! Et certains achètent aussi leurs fleurs chez nous », répond du tac-au-tac la fleuriste aubinoise. Une chose est sûre, le flux routier, même apaisé, reste indispensable aux commerçants.
Ce deuxième plan imagine aussi une phase 2 de la déviation par le passage des Absides qui traverserait l’actuel parking de la Cabanière pour rejoindre directement la route de Nesmy. Une option rédhibitoire pour Anita Meneux, responsable pôle territoire au sein de la Chambre de commerce et qui a pu suivre les comités de pilotage car elle amplifierait « cette évasion commerciale »
Un petit coeur à sens unique complet
Enfin, le dernier scénario est, en fait, une variante du deuxième. Ce qui change : la moitié de la rue Saint-Laurent (de la pizzeria jusqu’à la fleuriste) reste en double sens, l’autre moitié devenant un sens unique (dans le sens La Roche-Nieul). Même punition pour la rue Bel Air, qui reste en double sens entre le funérarium et la route de Nesmy, et passe en sens unique entre le funérarium et les cafés, ainsi que la rue de la Cure qui repasserait en double sens entre la boulangerie et le futur pôle culturel, mais resterait en sens unique entre le pôle culturel et la rue du Château.
Au final, le pourtour de l’église serait en sens unique complet. Cette formule léserait moins les commerces car elle limiterait l’évasion commerciale redoutée par la déviation et un trop grand coeur en sens unique.
Ces trois scénarios ont fait débat au cours de la réunion, entre les partisans des déplacements doux, pensant à la sécurité de tous, et surtout celles des enfants, des jeunes, qui seront amenés à traverser ce bourg entre le pôle et le parc, les commerçants qui ne veulent pas être oubliés par leurs clients de passage, ou encore les artisans, comme ce transporteur qui souhaite « qu’on n’oublie pas les camions. Nous n’avons pas d’autres choix que de passer dans les centre-bourgs, pour nos livraisons ».
Favorable à l’apaisement de la circulation, il souhaite que les voiries soient pensées aussi en fonction de leurs véhicules « qui font plus de 8 mètres et qui aujourd’hui, se heurtent à tous les panneaux et trottoirs au bord des rues devenues parfois trop étroites pour nous ».
Un registre et des panneaux récapitulatifs sont exposés en mairie, libre aux habitants de venir faire leurs remarques.