Une équipe pas comme les autres
Le FEC La Chaize a son armée de bénévoles. Les lendemains de match, ils bichonnent le terrain, lustrent les vestiaires, briquent la salle de réception. Reportage.
« Dans dix minutes, c’est le coup d’envoi ». Ils sont pourtant tous déjà là. En tenue. « Les maillots et les crampons, c’était dans le temps ». Aujourd’hui, cette équipe-là enfile bottes et coupe-vent du club. Dégaine râteaux, balais et raclettes. Leur match à eux se joue tous les lundis. Après les vrais.
« Les titulaires, les remplaçants… et les blessés »
Un rendez-vous pris en 2009. Le président d’alors, Gaël Antoine, avait soufflé l’idée à l’oreille de son papa. « C’était la première fois que l’on recevait le Mondial de Montaigu et il fallait que tout soit nickel ». Les téléphones ont sonné, l’effectif des jardiniers et nettoyeurs s’est vite composé. « On est une vraie équipe, avec les titulaires, les remplaçants et même les blessés… » Ces derniers temps, c’est Henri qui est sur la touche, hanche opérée. Jean-Louis, Jean-Claude, Michel, Dédé, Jojo et les autres se serrent les coudes pour lustrer le stade du Moulin Rouge.
Sur la pelouse, la bande traque les trous. « Pas beaucoup de boulot ce matin, ça n’a pas trop taclé… » Tous refont les matchs. La défaite de la A, le maintien de la B. Ça cause ballon rond. Dans le bar, JeanMichel, Hervé et Gilbert trient les poubelles. « Ici, il n’y a que des retraités. C’est une manière de se rendre utiles. De servir encore ». La salle de réunion, aussi, est briquée. « C’est tout sauf une corvée ».
Baguettes, pâtés et petit blanc
Dans le couloir qui mène aux vestiaires, Bernard joue du jet. « Pour le Mondial, on sera sur le pont tous les jours ». Les détails un peu plus scrutés. Ampoules grillées repérées. Clés rangées. Bertrand, lui, traque les mauvaises herbes. « On peut pas laisser ça ». L’armée des jardiniers - « pas les bouche-trous, hein ! » - va lui filer un coup de main. « Après nettoyage des bottes, bien sûr ».
Trempé et rincé, Jean-Michel. A coup de nettoyeur haute pression, il a éclairci les grandes baies du bar. Le groupe n’attend plus que lui. Sous les pieds des bénévoles, un tapis. « Faut pas salir, maintenant ». Pas une fois le boulot fini. « C’est l’heure du casse-croûte ». Baguettes, pâtés, jambons et petits verres de blanc. Quelques bulles aussi pour arroser un anniversaire. « Bon, Jean-Louis, tu nous fais un planning pour le Mondial ». Les affaires reprennent…