Lisette Ratier raconte les années 50
Son livre est une gourmandise. Le récit de Lisette Ratier sur son enfance dans les années 50 compile sourires et anecdotes. Un regard d’enfant étonnamment affûté sur tout ce qui l’entoure : événements, paysages, famille, coutumes.
Son oeil fouine partout. « Les enfants étaient libres autrefois, c’était le paradis sur terre », confie-t-elle. Un regard incrusté dans le quotidien des années 50, et qui se permet souvent quelques rebelles transgressions, « à l’école, les filles ne jouaient pas aux billes, je me rattrapais à la maison ». Les pages défilent ainsi.
Sa mère Zaza était coiffeuse, son père Maurice garde champêtre à La Ferrière. Deux professions qui réceptionnaient tous les cancans, toutes les respirations désabusées du village, « au salon, les langues allaient bon train », mais « comme les médecins, maman était tenue au secret professionnel », sourit Lisette.
Le monde férrérois, comme dans de nombreuses bourgades vendéennes, dressait ses murs souvent élevés par la guerre scolaire. « Avec les enfants de l’école privée, on s’ignorait ! On ne jouait surtout pas ensemble », mais, comme pour se racheter, « maman achetait son pain dans les deux boulangeries », chacune recevant une clientèle aux contours idéologiques à peine voilés, « quand on est dans le commerce, il faut faire travailler tout le monde », disait Zaza.
Le livre de Lise-Marie Ratier est un petit Clochemerle à la Férréroise. Un régal. Et on est effaré par la richesse des détails, « ces petits faits de la vie courante que l’on oublie de dire et qui composent la culture d’une population », avoue Michel Gautier, responsable, aux éditions de La Geste, de la collection témoignages.
Soirée animation discussion avec Lisette Ratier, vendredi 7 avril, 20 h 30, rez-de-jardin de la mairie, entrée libre, dédicaces.