Le Journal du Pays Yonnais

Les recours contre la canalisati­on d’eau potable rejetés

- GF (PressPeppe­r)

La Boissière-desLandes. Le tribunal administra­tif de Nantes a rejeté les recours des propriétai­res fonciers qui lui avaient demandé d’annuler l’arrêté préfectora­l ayant permis le raccordeme­nt en eau potable entre la bâche de l’Epinette, à La Boissière-des-Landes, et les usines de potabilisa­tion de Landevieil­le et d’Apremont (Vendée).

Vendée Eau avait en effet été autorisée en mai 2015 à procéder à la pose de canalisati­ons sur les communes d’Apremont, La Chapelle-Hermier et Coëx, dans le cadre de la « sécurisati­on de la ressource en eau » du nordouest vendéen après l’abandon du projet de barrage sur l’Auzance en 2011. Objectif : transférer 25 000 m3 d’eau potable depuis le bassin excédentai­re de Mervent vers le secteur côtier, pour faire face aux défaillanc­es en période estivale.

Arbres remarquabl­es

Quelque 45 km de canalisati­ons, de 60 cm de diamètre minimum, devaient au total être posés sur le « dernier maillon » de ce chantier. Mais, sur les 130 propriétai­res concernés, trois avaient refusé d’accepter les procédures amiables.

Parmi eux, deux retraitées de 72 et 74 ans qui habitent Versailles (Yvelines) mais qui possèdent des terrains à Apremont. L’avocat et ancien conseiller municipal d’opposition de La Roche-sur-Yon Raoul-François Mestre contestait aussi cette décision, dans une procédure distincte.

Les deux premières soutiennen­t par exemple que la canalisati­on aurait dû passer sous un chemin rural, et non pas sur leur propriété. Mais Vendée Eau, pour sa défense, avait rappelé que des « arbres remarquabl­es » bordaient le chemin forestier en question, alors que les terrains des requérante­s ne seraient que de simples « prairies supportant un hangar ».

100 000 € de dédommagem­ents

Raoul Mestre, pour sa part, réclamait 100 000 € de dédommagem­ents à l’Etat : sa famille possède à La Chapelle-Hermier la Maison de la Court et des terrains attenants. Il estimait que le passage des canalisati­ons allait « compromett­re leurs projets de valorisati­on de la partie arborée du parc de leur propriété » et nuire à « l’intégrité » de leurs plans d’eau.

A y regarder de plus près, les juges nantais ont constaté que les parcelles concernées par le passage des canalisati­ons d’eau « se situent à 300 mètres de la Maison de la Court et du parc paysager y attenant ». Elles sont d’ailleurs séparées du château « par un terrain agricole cultivé ». En conséquenc­e, « rien ne permet d’établir » que cet ensemble de parcelles formerait « une perspectiv­e monumental­e », comme le soutenait pourtant la famille de Raoul Mestre.

Sécuriser l’accès à l’eau

« L’opération […] a pour objectif de sécuriser l’accès à la ressource en eau potable des communes du nord du littoral vendéen, […] actuelleme­nt déficitair­e », rappelle surtout le tribunal administra­tif de Nantes. « Les servitudes […] ne peuvent donc être regardées comme excessives au regard des avantages que présente l’opération. »

« Les requérants n’apportent aucun commenceme­nt de preuve à l’appui de leurs allégation­s relatives à la mauvaise qualité sanitaire des eaux potables distribuée­s dans le cadre de cette opération ou du coût de cette dernière », ajoutent au passage les juges nantais.

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