Le gang des déchetteries puni
Le manège a duré onze mois. D’abord à La Roche-sur-Yon, mais aussi au Givre, Saint-Vincent-sur-Graon et Moutiers-lesMauxfaits. « Ils se sont allés se servir dans les déchetteries », claquait Olivier Dubief, viceprocureur, lors de l’audience du 17 mars dernier. Ils sont onze prévenus, tous issus de la communauté rom de La Roche. Le plus jeune a 20 ans, « le patriarche » 46.
Le gang des déchetteries a été interpellé, à La Roche, le 30 novembre 2016. « C’est le croisement des données de vidéosurveillance des déchetteries, de la présentation des photos aux employés et des fichiers des forces de l’ordre qui a permis d’identifier formellement plusieurs individus », a expliqué le président du tribunal, Gwénolé Ploux.
Un butin de plus de 60 000 €
Ils écumaient les déchetteries avec deux façons de faire. Soit, de jour, en intimidant les gardiens. Soit, de nuit, avec découpe des grillages et dégradations. « Pour des vols en quantité astronomique », exposait le ministère public. « Un butin hors taxe qui avoisine les 63 000 € ». La revente des tonnes de ferraille se faisait sans déclaration d’activité.
Face au juge, les prévenus ont tous tenu le même discours : « Je ne connais pas la loi française ». La même ligne de défense : « Je ne savais pas qu’ici, en France, il fallait déclarer ».
Le 17 mars, le ministère public avait requis du sursis pour dix des onze prévenus. De 2 à 12 mois de prison. Des amendes de 1 000 à 10 000 €. Mais aussi une peine ferme de 3 mois pour un prévenu déjà incarcéré. Un homme de 30 ans « au très beau palmarès judiciaire ». Le vice-procureur avait aussi demandé la confiscation des sept véhicules saisis. Lundi 24 avril, le tribunal a suivi les réquisitions.