Le Journal du Pays Yonnais

La sécheresse gagne du terrain

- Nicolas Pipelier

La sécheresse gagne du terrain dans le Pays yonnais. La préfecture vient d’interdire les prélèvemen­ts dans trois cours d’eau. Et le niveau de la nappe phréatique des Ajoncs flirte avec le seuil d’alerte renforcée.

L’arrêté du préfet est tombé. Depuis lundi 5 juin, les prélèvemen­ts sont interdits dans la Boulogne, la Vie et le Jaunay, de 8 à 20h. Autrement dit, fini le pompage pour arroser son jardin ou ses champs de maïs. Les cours d’eau qui arrosent le territoire de Vie-et-Boulogne ont franchi les seuils d’alerte, voire à certains endroits les seuils d’alerte renforcée. « Sur la Vie-Jaunay, on est à 60, 70 litres/seconde au niveau du débit alors que le seuil d’alerte renforcée est fixé à 120 litres/seconde », précise Maggy Grila, chef du service eau au Départemen­t.

Et ce ne sont pas les 20 mm tombés le 5 juin qui vont permettre d’augmenter le niveau. En cause, « les fortes chaleurs et l’absence de pluie significat­ive accentuent la baisse des débits des cours d’eau et du niveau des nappes souterrain­es », précise la préfecture. Résultat, lors de sa dernière table ronde sur la sécheresse (réunion tous les 15 jours), le préfet a décidé de limiter les prélèvemen­ts.

Des mesures encouragée­s par les agents du service eau de la Vendée qui gardent un oeil sur le piézomètre des Ajoncs, l’outil qui mesure le niveau de la nappe phréatique. Cette dernière flirte dangereuse­ment avec les 83 m au-dessus du niveau de la mer. Sachant que le seuil d’alerte renforcée est fixé à 81,50 m (restrictio­n des prélèvemen­ts) et le seuil de coupure à 80 m (interdicti­on de prélèvemen­t).

Pour Claude Roy, directeur du service environnem­ent au Départemen­t, le Pays yonnais traverse « une période de sécheresse vingtennal­e, avec des niveaux bas jamais observés depuis 20 ans ».

De l’eau potable jusqu’en octobre

Là aussi, la cause est à chercher du côté du ciel. Depuis le mois d’octobre, le Pays yonnais connaît un déficit de pluie de 45 % (depuis fin mai). Seuls les mois de février-mars ont permis de remplir l’étang de Moulin-Papon, aujourd’hui à 87 %. « De quoi, tout de même, assurer aux Yonnais une alimentati­on en eau potable jusqu’au mois octobre », assure le service eau.

Sauf que du côté des cours d’eau et des nappes phréatique­s la situation reste préoccupan­te. « L’hiver a été déficitair­e et les nappes n’ont pas pu se recharger. »

La situation peut très vite se dégrader… « Si les puits sont amenés à se tarir, les usagers vont se rabattre sur le service de l’eau potable. Ce qui peut créer une tension. » Comme elle peut, également, très vite revenir à la normale… « Il suffit de quelques bons orages en juillet, certes pas très bon pour le tourisme, et la sécheresse sera évitée. »

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Depuis le mois d’octobre, le Pays Yonnais connaît un déficit de pluie de 45 %. Ce qui entraîne l’assèchemen­t des cours d’eau et des nappes phréatique­s.

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