Le blé souffre dans le bocage
Aux Clouzeaux, sur les terres d’André Grassineau, le blé a souffert des grosses chaleurs de mai. Le céréalier espère maintenant avoir des gros orages cet été pour limiter les dégâts.
Les Clouzeaux. A l’Antrie, André Grassineau guette les gros nuages. Depuis novembre, son pluviomètre fait grise mine. « On est en dessous des moyennes annuelles », confiet-il en décortiquant un épi. « Les fortes chaleurs de mai ont fait des dégâts sur les blés. Les feuilles ont jauni et elles ne pourront plus nourrir le blé jusqu’au bout. »
Sur ses 60 hectares semés en blé, le céréalier compte déjà 10 à 20 % de pertes. Sur les prairies, c’est pire. Il faut compter « 30 % de foin en moins ».
Un manque à gagner dû « aux coups de chaud de mai plus qu’au déficit hydrique ».
3/4 des réserves à sec
En observateur assidu du ciel,
André Grassineau « sent bien qu’il y a quelque chose qui
bouge ». Selon lui, les poussées de mercure de ces dernières semaines seraient anormales : « Ce sont des chaleurs que l’on voit au 15 juin habituellement,
pas au 15 mai. » Ce qui ne va pas sans conséquence sur les récoltes et les réserves en eau.
Si André Grassineau a vu sa marre de 50 000 m3 se remplir en mars, d’autres n’ont pas eu cette chance. « Dans le bocage, les réserves d’eau se remplissent par le ruissellement d’hiver. Or 3/4 des réserves des collègues n’ont pas la quantité nécessaire pour passer l’été. » Bon pour le maïs Pour autant, tout le monde
ne se plaint pas de la sécheresse. Dans le bocage, « réputé pour ses terres moyennes qui souffrent d’un excès d’eau », l’hiver sec a été salvateur. Des plantes tropicales comme le maïs, ont 15 jours d’avance. « Il a poussé trop vite et les prédateurs n’ont pas pu
l’atteindre », se réjouit André Grassineau en pensant à ses 70 hectares de maïs. Reste maintenant « à prier pour un été avec des gros orages ».