Au tribunal, après six ans de cavale
Six ans qu’il se cachait dans une commune de Vie et Boulogne. Six ans passés en campagne « avec la peur d’être retrouvé ». Le 13 octobre dernier, Michel (1) circule dans les rues de La Roche-sur-Yon… sans permis. Face à un contrôle de police, il panique. « Je suis parti et je ne me suis plus arrêté », murmure l’homme de 41 ans.
« J’ai perdu la boussole »
Le compteur du véhicule flirte avec les 100 km/h. « Vous avez dépassé une voiture, obligeant une autre arrivant en face à s’écarter », relate Gwenolé Ploux, président du tribunal. A la barre, le prévenu tremble de tous ses membres : « J’ai complètement perdu la boussole ». Tellement qu’il n’a pas hésité à brûler la voiture – propriété de sa compagne – en conclusion de sa fuite.
Pourquoi un tel dénouement ? « Il était sous le coup de trois fiches de recherche », rappelle Maître Girard, l’avocate du prévenu. « Il savait que l’on allait remonter jusqu’à lui ». Et qu’il pourrait retourner sous les barreaux, lui qui a déjà connu trois incarcérations. C’est par le portrait d’un « bon vieux délinquant bien rodé, avec quatorze mentions à son casier » que commence Hervé Lollic, procureur, avant de s’avouer « un peu démuni face à ce dossier d’un homme en désinsertion sociale ». Il requiert une peine de contrainte pénale.
« Une peine d’accompagnement très serré », explique le président. Une peine « adaptée », selon la défense, qui rappelle « le parcours chaotique de monsieur, son évolution dans un milieu marginal, sa fragilité ». Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Michel devra honorer ses rendez-vous avec les travailleurs sociaux pendant trois ans et ses obligations de soins et de travail. « Sinon, ce sera un an de prison ».