Le bâtiment peine à séduire les apprentis
Malgré des débouchés évidents, le secteur du bâtiment peine à séduire les jeunes. Les représentants des entreprises du secteur et des filières de formation veulent attirer davantage d’apprentis.
Le secteur du bâtiment renoue avec la croissance depuis 2016. Mais dernière cette embellie, les représentants du secteur sont inquiets face au manque cruel de personnel. « Tous les secteurs du bâtiment sont en train de redémarrer, mais l’outil de production a du mal à répondre. Nous avons surtout du mal à attirer les jeunes », constate Henri Massiot, président de la Fédération française du bâtiment de Vendée (FFB).
Malgré « les perspectives favorables », la crise a laissé des traces. « Les licenciements, les départs en retraite et les reconversions » expliquent ce déficit de main-d’oeuvre. Aujourd’hui, le secteur représente 15 744 emplois en Vendée dans 4 500 entreprises. Mais « il y a quatre ans, nous en avions 18 000 », indique Pierrick Adrien, président de la CAPEB de Vendée.
« L’orientation est mal faite dans les collèges et les lycées »
Pour les centres de formation, la cause du mal vient de l’enseignement secondaire. « L’orientation est mal faite dans les collèges et les lycées. L’apprentissage n’est pas présenté comme une modalité de formation à part entière. Il y a un vrai scandale de l’orientation en France », lâche Loïc Perron, directeur du centre de formation d’apprentis du bâtiment de Vendée (BTP CFA).
L’image de l’apprentissage réservé « aux mauvais élèves » traîne encore : « On pense que les métiers manuels ne sont pas des métiers intellectuels, renchérit Rémi Pascreau, directeur du CFA de la maison familiale rurale de Saint-Gilles. Mais nous avons besoin de compétences élevées ».
Les entreprises à la chasse
Plombiers, charpentiers, électriciens, peintres… Les entreprises du secteur sont demandeuses mais ne trouvent pas d’apprentis. À La Roche-surYon, au BTP CFA « 402 offres d’apprentissage sont non pourvues, se désole Loïc Perron. Et nous avons le double d’offres d’entreprises par rapport à l’an passé ».
Avec le manque d’effectif, « le risque est de faire venir de la main-d’oeuvre low cost ». Les représentants des entreprises et des filières de formation veulent inciter les jeunes à se tourner vers les formations en apprentissage. « On leur propose une formation gratuite, rémunérée, dans un environnement favorable » avec « un accueil personnalisé » pour « un parcours de formation adapté ». Une voie royale pour trouver un emploi durable : « Le taux de demandeurs d’emploi, six mois après leur sortie, est de 10 % ».
Renseignements sur l’apprentissage aux métiers du bâtiment : www.btpcfa85. com et www.cfa-mfr-st gillescroixdevie.fr.