Le Journal du Pays Yonnais

Violence conjugale ou pas ?

- (1) Prénom d’emprunt M.H.

« Elle est très théâtrale ». A la barre, Mehdi (1) dresse le portrait de son ex-épouse, Nadia (1). « L’acteur, c’est lui ! » répond Maître Peggy BoucherChi­ale, avocate de la partie civile. Au tribunal, les deux versions s’opposent. Que s’est-il passé, le 21 juillet 2016 ?

Vers 22 heures, Nadia se présente à la police. « Elle dit avoir été victime de la violence de son mari », expose la présidente, Céline Cuquemel. « Les fonctionna­ires constatent des traces de coups sur le visage, un poignet et les jambes. Et évoquent un choc émotif important ».

Ce jour-là, Nadia est de retour à La Roche, après un séjour chez elle, au Maroc. « Je n’étais pas au courant qu’elle rentrait », rapporte Mehdi. Le couple bat de l’aile. Loin de l’idylle née en juin 2015, par écrans interposés. « Après s’être rencontrés sur Internet, ils vont se marier au mois de novembre suivant », rappelle le conseil de la partie civile.

« Il l’a répudiée »

La relation dégénère à la suite d’un désaccord sur une éventuelle maternité. « Quand elle a parlé d’un enfant, il a refusé », avance l’avocate de Nadia. « Il ne voulait plus d’elle, parce qu’elle n’était pas assez soumise, pas assez esclave. Il l’a répudiée ». 1 500 € sont demandés pour son préjudice moral, ainsi que le règlement des frais d’hospitalis­ation et de justice.

De l’alercation, la femme de 40 ans retient « des coups, des gifles, des cheveux tirés, des insultes et des menaces de mort ». L’homme de 57 ans, lui, reconnaît « une gifle réflexe. Je me suis défendu. Mais je n’ai rien fait pour qu’elle soit dans cet état-là ». Celui que montrent les photos tendues par Maître Boucher-Chiale. Des clichés pris par une infirmière de l’hôpital, le lendemain des faits. Le certificat médical du médecin légiste, lui, indique deux jours d’ITT.

Les « discordanc­es » entre les observatio­ns médicales et les déclaratio­ns de la femme créent « le doute », pour le parquet, qui demande la relaxe. Une relaxe que plaide Maître Maxime Tessier : « Une question d’honneur pour mon client, qui ne correspond pas à la très mauvaise caricature qui a été faite par la partie civile. C’est un homme juste, calme et raisonnabl­e. Un homme qui n’accepte pas le mensonge ».

Le tribunal rendra son jugement le 14 septembre.

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