Michel Simon, le maître du temps
Une vingtaine d’années qu’il s’engage à raison de 12 à 15 heures par semaine. Ça, c’est la version officielle. Officieusement, Michel Simon est un bénévole omniprésent. Aux casquettes multiples. Et qui ne rechigne jamais à donner un coup de main. Quitte, même, à faire des heures sup’. Rencontre. Chronométrée.
La rencontre avait été fixée en début de semaine. Un lundi, plus exactement en fin d’aprèsmidi. A 17 h 30, pour être un peu plus précis. « Je croyais qu’on avait dit 17 heures… » s’interroge Michel Simon, à notre arrivée. Raté. Ce jour-là, le bénévole n’aura pas eu le bon temps. « J’ai dû me tromper », sourit-il. Chose qui ne lui arrive quasiment jamais. En effet, les chiffres et lui ont l’habitude de ne faire qu’un. L’intéressé est chronométreur fédéral depuis les années 2000. Ses diplômes en poche, il peut juger n’importe quelle course. « Du challenge CMO au championnat de France de cross ». Mais s’il en avait une à retenir, ce serait les 100 kilomètres de Chavagnes. « C’est une course impressionnante ! Une fois là-bas, on en a pour huit heures ».
« Elle va me dire que je suis un menteur… »
Des heures, c’est aussi ce qu’il donne au club de l’ACLR depuis une vingtaine d’années. Entre douze et quinze par semaine. « Mais quand ma femme va lire ça, elle va me dire que je suis un menteur… » rigolet-il. Elle trouve qu’il dépasse. « J’essaie d’être disponible », se défend-il. Bosseur et obstiné, Michel Simon n’est pas du genre à lésiner. Quand il s’investit, c’est pour de bon.
Secrétaire général de 2006 à 2016 et de nouveau depuis 2017, après s’être chargé du secteur social handicap pendant un an, le Yonnais d’origine s’occupe de tout le « travail administratif ». Les courriers, les relations avec les collectivités et les demandes de subventions, c’est son domaine. « C’est un boulot sain et ça occupe la retraite », explique celui qui a refermé sa carrière de fonctionnaire il y a dix ans déjà.
L’athlétisme, il y est tombé dedans avec ses enfants. Une fille sprinteuse et un garçon lanceur, Michel Simon s’investit de plus en plus à partir de 1996. Accompagne lors des compétitions. Et donne des coups de main. « Comme tenir le râteau à la longueur ou le décamètre au poids », souffle-t-il. Jusqu’au jour où André Guigné, alors président du club, lui demande d’intégrer le comité directeur. Moment à partir duquel il jouera un rôle crucial dans l’organisation du meeting. « C’est l’image forte du club, la vitrine », décrit-il. « On présente au public des athlètes qu’ils n’ont pas l’habitude de voir ». Cette année, l’intéressé s’est par exemple occupé « de la recherche de partenariats et du recrutement du jury ainsi que des bénévoles ». Entre 120 et 150.
Mais mercredi, Michel Simon manquera à l’appel. Une première. « Je serai parti chercher mes petits-enfants à l’autre bout de la France », avoue-t-il. Il en a cinq et deux viennent pour des vacances en bord de mer. Deux « tornades », lâche-t-il à leur sujet.
Jean Galfione l’a marqué
S’il sera absent, le bénévole ne manquera pas d’avoir une pensée pour le meeting. Un événement qui lui a procuré de belles émotions. Comme en 2000, lors de l’inauguration de la piste à huit couloirs. « Il y avait environ 3 000 personnes autour du stade et un engouement extraordinaire », se remémore-t-il. Comme ses quelques rencontres avec le perchiste Jean Galfione, aussi. Un athlète à part. « Très agréable et très ouvert à toutes les discussions ». Des souvenirs, des rencontres et des joies, qu’il prendra toujours plaisir à se rappeler. « Même dans trois ou quatre ans », quand il décidera d’arrêter. Mais d’ici là, Michel Simon a encore du temps.