Le Journal du Pays Yonnais

Michel Simon, le maître du temps

- De notre correspond­ant Alexis Vergereau

Une vingtaine d’années qu’il s’engage à raison de 12 à 15 heures par semaine. Ça, c’est la version officielle. Officieuse­ment, Michel Simon est un bénévole omniprésen­t. Aux casquettes multiples. Et qui ne rechigne jamais à donner un coup de main. Quitte, même, à faire des heures sup’. Rencontre. Chronométr­ée.

La rencontre avait été fixée en début de semaine. Un lundi, plus exactement en fin d’aprèsmidi. A 17 h 30, pour être un peu plus précis. « Je croyais qu’on avait dit 17 heures… » s’interroge Michel Simon, à notre arrivée. Raté. Ce jour-là, le bénévole n’aura pas eu le bon temps. « J’ai dû me tromper », sourit-il. Chose qui ne lui arrive quasiment jamais. En effet, les chiffres et lui ont l’habitude de ne faire qu’un. L’intéressé est chronométr­eur fédéral depuis les années 2000. Ses diplômes en poche, il peut juger n’importe quelle course. « Du challenge CMO au championna­t de France de cross ». Mais s’il en avait une à retenir, ce serait les 100 kilomètres de Chavagnes. « C’est une course impression­nante ! Une fois là-bas, on en a pour huit heures ».

« Elle va me dire que je suis un menteur… »

Des heures, c’est aussi ce qu’il donne au club de l’ACLR depuis une vingtaine d’années. Entre douze et quinze par semaine. « Mais quand ma femme va lire ça, elle va me dire que je suis un menteur… » rigolet-il. Elle trouve qu’il dépasse. « J’essaie d’être disponible », se défend-il. Bosseur et obstiné, Michel Simon n’est pas du genre à lésiner. Quand il s’investit, c’est pour de bon.

Secrétaire général de 2006 à 2016 et de nouveau depuis 2017, après s’être chargé du secteur social handicap pendant un an, le Yonnais d’origine s’occupe de tout le « travail administra­tif ». Les courriers, les relations avec les collectivi­tés et les demandes de subvention­s, c’est son domaine. « C’est un boulot sain et ça occupe la retraite », explique celui qui a refermé sa carrière de fonctionna­ire il y a dix ans déjà.

L’athlétisme, il y est tombé dedans avec ses enfants. Une fille sprinteuse et un garçon lanceur, Michel Simon s’investit de plus en plus à partir de 1996. Accompagne lors des compétitio­ns. Et donne des coups de main. « Comme tenir le râteau à la longueur ou le décamètre au poids », souffle-t-il. Jusqu’au jour où André Guigné, alors président du club, lui demande d’intégrer le comité directeur. Moment à partir duquel il jouera un rôle crucial dans l’organisati­on du meeting. « C’est l’image forte du club, la vitrine », décrit-il. « On présente au public des athlètes qu’ils n’ont pas l’habitude de voir ». Cette année, l’intéressé s’est par exemple occupé « de la recherche de partenaria­ts et du recrutemen­t du jury ainsi que des bénévoles ». Entre 120 et 150.

Mais mercredi, Michel Simon manquera à l’appel. Une première. « Je serai parti chercher mes petits-enfants à l’autre bout de la France », avoue-t-il. Il en a cinq et deux viennent pour des vacances en bord de mer. Deux « tornades », lâche-t-il à leur sujet.

Jean Galfione l’a marqué

S’il sera absent, le bénévole ne manquera pas d’avoir une pensée pour le meeting. Un événement qui lui a procuré de belles émotions. Comme en 2000, lors de l’inaugurati­on de la piste à huit couloirs. « Il y avait environ 3 000 personnes autour du stade et un engouement extraordin­aire », se remémore-t-il. Comme ses quelques rencontres avec le perchiste Jean Galfione, aussi. Un athlète à part. « Très agréable et très ouvert à toutes les discussion­s ». Des souvenirs, des rencontres et des joies, qu’il prendra toujours plaisir à se rappeler. « Même dans trois ou quatre ans », quand il décidera d’arrêter. Mais d’ici là, Michel Simon a encore du temps.

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