Les épreuves combinées pour les nuls
Disciplines à part dans le monde de l’athlétisme, les épreuves combinées ou l’heptathlon sont encore trop méconnus du grand public. Mais grâce à Clara Gommier, jeune athlète de l’ACLR, et David Groisard, son entraîneur, elles n’auront plus aucun secret pour vous.
Les entraînements. Si l’heptathlon comprend sept disciplines, il s’avère compliqué de consacrer un temps similaire à chacune. La priorité est donc donnée aux « fondamentaux athlétiques » et aux « points communs » entre celles-ci. Par exemple, s’entraîner à la course, c’est à la fois se préparer aux prises d’élan de la hauteur et de la longueur, mais aussi au sprint. « Même chose pour les lancers (javelot, poids, ndlr), on va s’attarder sur les appuis dans le sol et le rapport avec l’engin », explique David Groisard.
En fonction des saisons, l’entraînement diffère aussi. « L’hiver, on est davantage sur de l’endurance et de l’aérobie », décrit Clara Gommier. « Actuellement, c’est plus de la force, des haies et de la longueur ». Chez les filles, en 2017, l’accent a enfin été mis sur la technique plus que sur le développement des qualités organiques. « On a moins travaillé la vitesse », poursuit son coach.
La compétition. Elles se déroulent sur deux jours. Quatre épreuves le premier : le 100 mètres haies, le saut en hauteur, le lancer du javelot et le 200 mètres. Trois le lendemain : le lancer du poids, le saut en longueur et le 800 mètres. « A chacune d’elles, il y a un barème. Tu gagnes des points en fonction de tes performances », souligne l’heptathlonienne.
Le comptage des points se base sur la table hongroise. « Certaines disciplines en rapportent plus que d’autres », précise son entraîneur. Sur la longueur, « 10 centimètres vont représenter 30 points ». Tout peut donc aller très vite. A ce jour, le record de France s’élève à 5 800 points. Il en faut 5 300 pour prendre part aux championnats du monde cadet. Clara, elle, a déjà atteint les « 4 697 points ».
Les qualités requises. Un athlète peut s’orienter vers les épreuves combinées à partir du moment où il maîtrise les haies, la hauteur et le javelot. Contrairement à un 100 mètres, « ce sont des épreuves qui permettent d’exister et qu’on ne peut pas improviser », assure David Groisard. Pour sa jeune athlète, un heptathlonien aura tendance à être « un peu moyen partout ». Un avis que ne partage pas son coach : « Par exemple, Clara sera toujours très bonne en longueur et en sprint. Elle est née avec ça et elle a des dispositions physiques assez fortes ».
L’état d’esprit. L’heptathlon est un sport sain. Et la solidarité entre les athlètes très présente. « Ils échangent, passent deux jours ensemble lors des compétitions et se connaissent tous », confie David Groisard. En effet, les dix meilleurs jeunes auront toujours tendance à se retrouver. Contrairement aux sprinteurs « qui ne se parlent quasiment pas, qui s’échauffent chacun de leur côté et qui se défient du regard sur la ligne d’arrivée », les heptathloniens ont donc une mentalité bien différente.