Le Journal du Pays Yonnais

Maxime Rondeau, l’avenir lui appartient

- Muriel Hillairet

Il n’a que 15 ans. Pas beaucoup plus d’une saison d’athlétisme dans les « pattes ». Et, pourtant, Maxime Rondeau fait déjà parler de lui. Portrait.

« Ce gamin-là… » Dominique Guillet a l’oeil qui brille. Les superlatif­s qui s’emballent. Le regard protecteur quand il couve Maxime Rondeau. L’entraîneur parle de l’athlète de 15 ans comme « d’un grand de demain ». Parce qu’il n’a pas « le boulard ». Parce qu’il « est bien entouré ». Parce qu’il « écoute ce qu’on lui dit ». Parce qu’il « apprend de ses erreurs ». Maxime n’a pas oublié celle des Régionaux de cross. Coincée là, dans sa mémoire. « Une petite erreur de concentrat­ion qui a eu des conséquenc­es », martèle le Genôt. L’a privé d’un titre. Il s’est consolé avec un autre, aux Interrégio­naux. « Il avait dit qu’il remettrait les pendules à l’heure… » souffle son coach. « Là-bas, il a fait la course qu’il avait envie de faire. C’est la différence entre les bons et les doués ».

« Une course, j’en avais jamais fait avant… »

Maxime Rondeau est né sous une étoile éthiopienn­e. « Je suis arrivé en France en 2011 », rappelle-t-il. Débarqué dans une famille du Poiré-sur-Vie. « Avec trois grandes soeurs pour moi, le petit dernier ». A 9 ans, il doit ses premiers mots de français au ballon rond. « Le foot, le seul truc que je comprenais sans parler la langue ». Sur le rectangle vert, le garçon se débrouille. « Un niveau correct ». Sur les cross scolaires, il se révèle. « Mes copains me disaient que c’était normal, qu’en Ethiopie, courir, c’est le sport national. Mais moi, une course, j’en avais jamais fait avant », se marre-t-il.

Il y a un an, Maxime raccroche les crampons. « Je voulais me consacrer à l’athlé. Je savais que je ne pouvais pas bien faire deux sports en même temps ». Le collégien genôt met les bouchées doubles. « Je n’ai pas commencé tôt, alors j’essaie de rattraper mon retard ». Fonce aux entraîneme­nts. « J’aime goûter à tout. Le 800, ça me plaît bien. Le 1 000, le 3 000. J’ai commencé le 200 haies, aussi… » Avale les épreuves. Fait grossir ses envies. « Gagner par moi-même… Et profiter des moments en équipe. Pour moi, c’est un bon mélange ». Celui qui concocte des athlètes complets. « Il a une panoplie de qualités extraordin­aires », reprend Dominique Guillet. « Faut qu’il reste simple et on parlera de lui…»

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