Le Journal du Pays Yonnais

Ça butine sur le toit d’Intermarch­é

- S.H.

Jean-Baptiste Doumayrou, gérant du magasin Intermarch­é, a mis son toit à la dispositio­n des abeilles de l’apiculteur Ludovic Gallais. Deux ruches dont la production de miel sera revendue dans les rayons.

On ne peut pas faire de circuit plus court. Du miel produit directemen­t sur le toit d’Intermarch­é avant de se retrouver dans les étals du magasin yonnais. Cette idée, on la doit au gérant JeanBaptis­te Doumayrou. « Je suis sensible à l’écologie et donc au problème des abeilles et de l’importance de les protéger, explique le patron. De mon côté, je cherchais à rendre utile la surface du toit du magasin qui fait plus de 6 000 m2. J’ai d’abord pensé à installer des panneaux photovolta­ïques, mais suite au moratoire, le projet n’était plus aussi rentable ». Au hasard d’une soirée à la maison de quartier des Forges, qui sensibilis­ait le public sur l’apiculture, Jean-Baptiste Doumayrou repense tout de suite à son toit et imagine alors le transforme­r en repère pour les abeilles. Il partage son idée avec les personnes présentes.

La ville, amie de l’abeille

Le bouche-à-oreille a fait le reste. L’informatio­n n’a pas traîné pour arriver jusqu’aux oreilles de Ludovic Gallais, un Yonnais de 38 ans, apiculteur amateur qui prend soin de ses amies les abeilles depuis déjà quatre saisons. « J’ai déjà des ruches installées aux serres municipale­s, raconte l’apiculteur. J’avais relancé la Ville pour trouver d’autres endroits pour poser de nouvelles ruches en ville. L’idée de Jean-Baptiste tombait à pic ». Ludovic prend contact avec le gérant d’Intermarch­é. Et l’affaire fut bouclée aussi vite.

Depuis mai, deux ruches ont élu domicile sur le toit du magasin. « Elles se plaisent vraiment ici, constate l’apiculteur. Elles se sont adaptées à l’environnem­ent urbain. Autour d’elles, il y a de nombreux espaces verts, avec tilleuls et autres essences. Et elles ont d’autres ressources plus fleuries grâce aux jardins et aux potagers des particulie­rs. C’est l’avantage de la ville ». De quoi promettre un nectar parfumé.

Revente en magasin

Ces demoiselle­s se plaisent tellement que les ruches affichent aujourd’hui complets. « On doit être à plus de 60 000 individus par ruche », indique Ludovic, étonné aussi de voir les alvéoles se remplir à une vitesse plus importante qu’il imaginait. L’option de mettre une troisième ruche est plus qu’envisagée. « L’objectif est de pouvoir avoir une vingtaine de ruches sur le toit, annonce Jean-Baptiste Doumayrou, qui s’est engagé à racheter toute la production fournie par les abeilles de Ludovic. Pour la revendre directemen­t dans son magasin. Une offre 100 % locale qui ne coûtera pas plus chère que les quelque 100 références que l’on peut déjà retrouver dans le supermarch­é. « Les prix oscillent entre 10 et 18 € le kilo. Le miel produit là-haut devrait s’afficher entre 12 et 14 € », estime Jean-Baptiste Doumayrou. L’apiculteur prévoit de récolter, pour cette première, une trentaine de kilos de miel. Il devrait pouvoir extraire le nectar d’ici la fin août. Récolte qui sera suivie d’une mise en pot, pour se retrouver dans les rayons d’Intermarch­é à la rentrée.

Newspapers in French

Newspapers from France